La crise des réfugiés qui perdure, la menace terroriste en Europe, le spectre du Brexit et le malaise persistant dans les principaux pays émergents ébranlent la confiance du consommateur européen. Le shopper belge revoit lui aussi ses attentes économiques à la baisse. Telles sont les conclusions d’une étude de GfK.
GfK a interrogé un échantillon représentatif de 40 000 personnes issues de 28 pays d’Europe afin d’évaluer le climat de la consommation dans l’UE. Le bureau d’études a ainsi pu constater que la confiance, et surtout les perspectives économiques et les attentes en matière de revenus du consommateur européen, se sont affaiblies au premier trimestre 2016. Cette évolution s’explique par plusieurs thèmes dominant l’actualité, comme la crise des réfugiés, le démantèlement de la “jungle” de Calais, le relèvement du niveau de menace terroriste (même si les attentats de Bruxelles n’avaient pas encore eu lieu au moment de l’enquête), la possible sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et la période de faible conjoncture que traversent les économies émergentes telles que la Russie, le Brésil et la Chine.
“Tous ces événements ont clairement bousculé les certitudes du consommateur européen”, analyse GfK. “Les anticipations économiques, en particulier, sont en net recul par rapport à décembre dans la quasi-totalité des pays. En Grèce, par exemple, elles sont retombées au niveau observé au plus fort de la crise de la dette. L’affaiblissement des perspectives économiques s’est aussi répercuté sur les attentes du consommateur européen en termes de revenu, qui ont considérablement diminué dans la plupart des pays. Le climat de la consommation dans l’UE28 recensé par GfK s’est nettement détérioré au premier trimestre : l’indice est passé de 12,2 points en décembre à 9 points en mars.”
Belgique : optimisme en berne
L’optimisme prudent qui avait fini par s’emparer du consommateur belge à la fin de l’année dernière en a pris un coup dès le premier trimestre 2016 (avant même les attentats du 22 mars). “En dépit des statistiques de croissance encourageantes de ces derniers mois, les anticipations économiques ont reculé de -0,5 point en mars, pour passer sous la moyenne à long terme de 0 point. En décembre, l’indicateur affichait encore 15,6 points”, rappelle GfK.
Les Belges n’escomptent pas non plus une hausse de leurs revenus. Les attentes en la matière se situaient en effet à -22,9 points à la fin du premier trimestre, soit une chute de 6,7 points par rapport au mois de décembre 2015.
Le consommateur est pourtant prêt à la dépense pour profiter de produits et de services de haute qualité. La propension à l’achat a atteint 23,5 points en mars, son niveau le plus haut depuis novembre 2010.