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En mars, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont affiché un recul pour le douzième mois consécutif, portant ainsi la baisse totale sur un an à 20,5%. Une forte diminution absolument invisible aux yeux des consommateurs en magasin.
L'Indice des prix des produits alimentaires de la FAO, qui suit les variations mensuelles des prix internationaux des produits alimentaires couramment échangés, s'est établi en moyenne à 126,9 points en mars 2023. Cela correspond à une baisse de 2,1% par rapport au mois précédent et de 20,5% par rapport à son niveau record de mars 2022, indique ce vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Dans le détail, la baisse des prix des céréales, des huiles végétales et des produits laitiers le mois dernier a pu largement compenser la hausse des prix du sucre et de la viande. Le ‘FOA Food Price Index’ est cependant toujours plus élevé qu’il ne l’était au début de 2021, et bien plus qu’en 2020.
« L'abondance de l'offre, la faiblesse de la demande d'importation et l'extension de l'initiative sur les céréales de la mer Noire (qui permet les exportations depuis l’Ukraine, ndlr) ont contribué à cette baisse », explique l’organisation, qui nuance toutefois ce constat. « Si les prix ont baissé au niveau mondial, ils restent très élevés et continuent d'augmenter sur les marchés intérieurs, ce qui pose des défis supplémentaires à la sécurité alimentaire », pointe Máximo Torero, économiste en chef de la FAO. « C'est particulièrement le cas dans les pays en développement importateurs nets de denrées alimentaires, la situation étant aggravée par la dépréciation de leurs monnaies par rapport au dollar américain ou à l'euro et par le fardeau croissant de la dette. »
Et en effet, il suffit de jeter un œil à son ticket de caisse pour se rendre compte que cette baisse ne s’est pas (encore ?) répercutée dans les magasins alimentaires, de Belgique ou de bon nombre d’autres pays d’ailleurs. Pas plus tard qu’en début de semaine, l’organisation de consommateurs Test-Achats soulignait que le panier d'achat en supermarché était en moyenne 20,6% plus cher en mars 2023 par rapport à un an plus tôt, et ce après des mois de hausses successives. Et la semaine dernière, Statbel nous apprenait que l’inflation des produits alimentaires dans notre pays s’était établie à 17,02% le mois dernier. Ce décalage paradoxal s’explique notamment par le fait qu’il existe un effet retard entre l’évolution des prix des denrées alimentaires et leurs prix affichés en magasin. Sans oublier que les matières premières ne comptent que pour une fraction de ce que le consommateur paie comme prix final, celui-ci étant aussi impacté par la hausse des coûts énergétiques, de main-d'œuvre, de transport, de transformation, etc. Par conséquent, il devrait sans doute s’écouler encore un certain temps avant de voir éventuellement les prix refluer dans les rayons des commerces.
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