Du Groupe louis delhaize en Belgique, il ne reste désormais plus que les 7 hypermarchés Cora et la filiale immobilière Galimmo. Dans le métier comme chez les syndicats, l'inquiétude monte quant à l'avenir de l'enseigne.

Avec la disparition de Match et Smatch, dont les magasins ont été soit vendus à Colruyt (pour la plupart) ou Carrefour, soit fermés, après la vente de Delitraiteur, toujours au Colruyt Group, le détricotage des activités du Groupe louis delhaize se poursuit en Belgique, avec l'annonce effectuée hier par Delhaize de racheter Delfood et l'enseigne louis delhaize. Du groupe louis delhaize, il ne reste plus dans notre pays que les 7 hypermarchés Cora, eux-mêmes un peu orphelins : leurs équivalents français et roumains ont été cédés à Carrefour, et les Cora et Match luxembourgeois à E. Leclerc. Quel avenir pour ces Cora belges ? Trouver un acquéreur n'est pas évident : il y a peu d'enthousiasme en Belgique pour reprendre ou étendre un réseau d'hypermarchés. Dès lors, la rumeur monte depuis quelques mois dans le métier. Et elle est à présent publiquement relayée par les syndicats. En marge de la manifestation nationale tenue hier à Bruxelles, Myriam Delmée, présidente du SETCa, n'a pas caché son inquiétude : « Louis Delhaize vient encore d’injecter 30 millions d’euros dans les hypermarchés Cora, mais les dirigeants ne vont pas poursuivre cette stratégie indéfiniment. Je crains qu’on assiste à une vente par appartements des actifs. »

Une telle hypothèse n'est pas des plus simples. Seuls deux des sept hypermarchés Cora belges seraient rentables, ce qui les rend déjà plus ou moins intéressants selon les cas. Ensuite, le pan immobilier, en ce compris les galeries commerciales, est lui rentable, mais il a été isolé de l'enseigne proprement dite et logé dans une structure distincte, Galimmo Belgique. La famille Bouriez, actionnaire du Groupe, n'a en soi aucun intérêt à voir disparaître le pôle commercial central des sept sites dont elle possède les murs sur le territoire belge. Mais face à cette équation très incertaine, et à l'absence de repreneur intéressé, on évoque pourtant désormais ouvertement celle d'une issue dramatique pour Cora Belgique, comme le signale un communiqué du SETCa : " Assistera-t-on à une nouvelle vente par appartement, un rachat global des galeries et hypermarchés ou encore à une catastrophe sociale pour les hypers ? Aucune information ne filtre. La direction reste muette, indiquant juste que nous devons continuer à 'avoir confiance'. Une confiance difficile à accorder quand on voit comment le groupe, sur moins de deux ans, a été démantelé. (…) Rien de rassurant donc pour les près de 2.000 travailleurs de chez Cora qui connaissent leur troisième vague de restructuration et réorganisation depuis 2015."