Le tribunal de Commerce de Gand a rejeté la proposition de Wibra Belgique, qui souhaite ainsi relancer la procédure de réorganisation judiciaire avec 36 magasins et 183 employés. En conséquence, Wibra Belgique se dirige vers la faillite. 

Fin juillet, Wibra Belgique introduisait une demande de réorganisation judiciaire auprès du Tribunal de Commerce de Gand, division Termonde. Le but était non seulement d'offrir à l'enseigne de magasins une protection juridique temporaire contre les créanciers, mais aussi de donner à Wibra le temps de trouver une solution pour sauver le plus grand nombre d'emplois possible. Concrètement, la chaîne souhaitait redémarrer avec 36 magasins pour que 183 employés puissent conserver leur emploi. Cette proposition a été rejetée par le Tribunal de Commerce de Gand aujourd'hui. Il s'agit d'un coup dur pour Wibra Belgique qui, selon toute vraisemblance, devra déposer son bilan pour l'ensemble de ses 81 magasins belges.

"Nous regrettons ce jugement", déclare Bas Duijsens, directeur général de Wibra Belgique. "Notre intention a toujours été de pouvoir redémarrer rapidement et de sauver le plus grand nombre d’emplois possible. Nous sommes conscients que cette annonce représente un coup très dur pour nos employés, car beaucoup d’entre eux travaillent avec nous depuis longtemps et sont restés fidèles à Wibra au cours de ces dernières semaines, malgré la grande incertitude quant à leur avenir." Wibra souligne qu'elle veut rester en Belgique et que le redémarrage se fasse le plus vite possible. A cette fin, l'enseigne consultera les mandataires judiciaires. "Si cela n'apport pas de solution, nous envisagerons de déposer le bilan", poursuit Bas Duijsens. "Dans tous les cas, cela accélèrera la procédure et devrait permettre un redémarrage à court terme."

Bas Duijsens ajoute que la chaîne veut rentabiliser à nouveau une grande partie des magasins en réagissant plus rapidement à l'évolution du marché et en répondant mieux aux besoins des consommateurs. "Cela devrait rendre les activités belges financièrement viables et offrir de nouvelles perspectives de croissance à long terme." La direction de Wibra Belgique comprend les préoccupations des employés concernés en ce qui concerne leur rémunération. Néanmoins, elle est confiante que "le tribunal veillera à ce que les ressources disponibles au sein de l'organisation soient utilisées pour indemniser correctement les employés concernés", selon Wibra. 

Selon l'expert non-food de Gondola, Chris Van Wesemael, il n'est pas surprenant que la chaîne de magasins ait pu aller aussi loin. "Wibra était déficitaire depuis des années et ne pouvait continuer à exister en Belgique que par la grâce des Pays-Bas. Maintenant que la situation financière y est également mise sous pression suite à la crise du coronavirus, la position de Wibra Belgium était devenue intenable." Selon lui, le fait que le Tribunal de Commerce ait rejeté la proposition est principalement dû au fait que la société voulait organiser certaines compensations pour le personnel de manière non conforme. "La faillite est maintenant très proche. Ensuite, il se peut qu'il y ait un redémarrage avec uniquement les branches les plus rentables, mais dans tous les cas, Wibra devra adopter un positionnement plus clair. Maintenant, la chaîne est perdue entre ses "compatriotes" Zeeman, Hema et aussi Action, et les nouveaux venus étrangers tels que Primark, Uniqlo,...", conclut Chris Van Wesemael.

Update - 9/10/2020

Après que le Tribunal de l’entreprise ait refusé hier matin la reprise de 36 magasins, Wibra Belgique a décidé de demander le dépôt de bilan. Dans un communiqué, la direction de Wibra explique : "la chaîne de magasins reste néanmoins convaincue qu’un avenir durable est possible pour un nombre important de magasins en Belgique. C’est pourquoi la direction se concertera dans les prochains jours avec les curateurs pour voir ce qui est concrètement possible. La faillite ne signifie néanmoins pas la fin de Wibra en Belgique. L’entreprise a encore et toujours l’intention de pouvoir redémarrer et de sauver le plus grand nombre d’emplois possible. L’entreprise consultera dès lors les curateurs dans les prochains jours, afin de trouver une solution concrète."