"Les réductions octroyées toute l'année contraignent les commerçants à d'importantes réductions dès le début des soldes"
Les soldes d’hiver ont débuté ce mercredi 3 janvier 2018 avec des réductions importantes. Pour le SNI, il s’agit là d’une réponse aux réductions toujours plus nombreuses au cours de l’année. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui l’est bien moins pour les commerçants, juge Christine Mattheeuws, présidente du SNI.
« Avec les nombreuses réductions octroyées tout au long de l’année (mid season, Black Friday, ventes couplées), de nombreux commerçants dans le secteur vestimentaire se doivent de proposer des réductions plus importantes que d’habitude d’entrée de jeu, sinon les consommateurs estimeront que cela n’en vaut pas la peine » indique le SNI par voie de communiqué. Une évolution que le syndicat neutre des indépendants juge dangereuse et qui pourrait selon lui mener les commerces du secteur vestimentaire à des difficultés.
22% des commerçants affichent une augmentation du chiffre d’affaires (4% en moyenne), 41% parlent d’un statu quo et 37% d’une baisse (de l’ordre de 3% en moyenne). Seuls 19% des magasins de vêtements et de chaussures s’attendent à ce que les soldes d’hiver se déroulent mieux que les soldes d’hiver de 2017, qui se sont clôturés avec une légère augmentation du chiffre d’affaires d’en moyenne 1%. Ces chiffres sont issus d’une enquête qu’a mené le SNI auprès de 447 commerces. Une estimation relativement similaire à celle de l’UCM (18% pensent que les ventes seront meilleures, 46% équivalentes et 38% inférieures).
Des réductions de 30 à 50% dès le début des soldes
Pour le syndicat neutre des indépendants et l’UCM, de nombreux magasins de vêtements et chaussures se voient, cette année contraints de proposer des réductions plus importantes d’entrée de jeu. Le SNI estime ainsi que les réductions pourraient atteindre les 40% dès le début des soldes, contre les 20% habituellement proposées. Comeos, de son côté, les estime à 30, voire 50%. Plus précis, l’UCM estime qu’un commerçant sur deux affichera d'emblée des remises de -30% et qu’un sur quatre ira jusqu'à -50% sur certains articles.
« Les clients en demandent davantage »
« Le client les y oblige un peu, vu les réductions proposées tout au long de l’année comme les soldes de mi-saison, le Black Friday, la vente couplée durant la période d’attente ou l’avalanche de réductions octroyées par les grands webshop internationaux. Cela pousse les clients à réclamer des réductions considérables durant les soldes » estime le SNI.
Christine Mattheeuws, présidente du SNI : « Pour le consommateur, ce sont de bonnes nouvelles mais beaucoup moins pour les commerces de détail. Les magasins de vêtements sont forcés de prendre part à cette « course aux réductions » pour ne pas perdre de clients mais cela a un impact sur leur chiffre d’affaires, leur bénéfice et donc la viabilité de leur commerce. Il ne faut pas perdre de vue que le commerce de détail est le troisième secteur, après l’horeca et la construction, à enregistrer le plus grand nombre de faillites en 2017. Tous les commerçants préfèreraient vendre un produit à 100% de son prix, mais c’est, toujours plus, une exception ».
Des stocks importants et un début prometteur
Le SNI note toutefois plusieurs points positifs: les rayons sont bien fournis en raison d’un temps relativement doux et les soldes débutent durant les congés de Noël, ce qui garantit un bon début. Chez UCM, suite à une enquête auprès de 247 commerçants, on note que 48% des commerçants estiment leur stock supérieur à celui de l’an passé, contre 14% inférieur.
+4% durant la première journée
Selon les premières estimations, et malgré la pluie et le vent, la première journée des soldes d'hiver semble s'être bien déroulée. Selon Comeos, les commerçants ont vendu 4% de plus que lors de la première journée de soldes l'an dernier. « Il y a eu moins de monde dans les rues commerçantes, mais davantage de shoppers et ces consommateurs ont dépensé plus que l’année dernière » a déclaré Dominique Michel, CEO de Comeos. S'il y a eu davantage de monde dans les centres commerciaux que dans les centres urbains, la situation est avant tout à mettre sur le compte de la tempête de vent qui a eu lieu ce mercredi 3 janvier.