Pas moins de 60% des entreprises alimentaires belges constatent une augmentation du nombre d'employés contraints de rester chez eux. 39% des sociétés ressentent même l'impact du manque de personnel sur leur production. C'est pourquoi la fédération alimentaire Fevia demande au gouvernement de pouvoir déployer des chômeurs temporaires provenant de secteurs différents à celui de l'industrie alimentaire.

La situation est loin d’être idéale pour l'industrie alimentaire. En raison des mesures strictes prises par le gouvernement et le fait que le télétravail soit fortement conseillé, de nombreuses entreprises alimentaires sont confrontées à une pénurie du personnel. Une récente enquête auprès des membres de la fédération alimentaire belge Fevia montre que 60% des entreprises alimentaires connaissent déjà une augmentation de l'absentéisme. Il s'agit notamment de travailleurs malades ou de personnel qui reste à la maison par précaution (parce qu'il a été en contact avec une personne atteinte du coronavirus), mais aussi de travailleurs saisonniers. Et pour 39% de ces entreprises alimentaires, cela a désormais un impact sur la production.

Selon Fevia, il ne faut pas forcément s’attendre au pire : après tout, il y a de la nourriture en abondance puisque les matières premières ne sont absolument pas le problème, bien que la fédération admette que de nombreuses entreprises sont préoccupées par leur production. Plusieurs entreprises alimentaires sont cependant incapables d’assurer toutes leurs commandes, par manque de personnel. Le spécialiste des légumes Ardo n'a, par exemple, pas assez de personnel pour emballer les grands stocks de légumes, a déclaré Fevia au Soir. Il y a peut-être suffisamment de nourriture, mais il faut aussi suffisamment de personnel qualifié pour maintenir la production sur une bonne voie. Afin d'aborder ce problème de la meilleure façon possible, les entreprises tentent de réorganiser le personnel disponible pour compenser l'absentéisme. Le producteur de pommes de terre Mydibel a pu ainsi assurer 75% de sa capacité de production en déployant des employés à d'autres postes. Les entreprises alimentaires doivent également fixer des priorités claires et se concentrer uniquement sur ce dont le marché a besoin.

Bien que les entreprises essaient de faire leur possible avec les moyens dont elles disposent, elles ne peuvent pas éviter de mettre davantage de pression sur le personnel qui doit souvent faire de plus longues journées de travail pour maintenir la production. Par conséquent, selon Fevia, il est important d'encourager le personnel qui continue à travailler, notamment à travers le hashtag ‘foodheroes’. La fédération élabore également d'autres solutions pour encourager davantage le personnel. En plus, Fevia demande au gouvernement d'envisager la possibilité de déployer des chômeurs temporaires provenant d'autres secteurs, souffrant eux-mêmes d’une pénurie de personnel. Enfin, l'organisation souhaite que d'autres secteurs tels que le transport, le nettoyage et l'emballage soient considérés comme essentiels pour assurer le bon fonctionnement de la production alimentaire. Cela permet non seulement de réduire la pression des travailleurs, mais aussi de rassurer les entreprises.