Le supermarché en ligne néerlandais Picnic a enregistré un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2017. Selon son co-fondateur Michiel Muller, la société est en plein essor et devrait atteindre les 300 millions de chiffre d’affaires en 2018. Ce pure player s’attend en outre à devenir rentable en 2020.
Picnic est né il y a de cela 2 ans à Amersfoort. Depuis lors, il livre les consommateurs d’une trentaine de villes via deux centres de distribution situés à Utrecht et Nijkerk. Un troisième centre de distribution sera inauguré à la fin du mois de janvier à Diemem, près d’Amsterdam. Ce centre, plus grand que les autres, devrait soutenir la forte croissance de la société. Dans une interview, Michiel Muller affirme que Picnic croît de 5% chaque semaine. A partir de février, la région de Rotterdam sera également couverte. On y trouve déjà 7.000 clients sur liste d’attente.
Aujourd’hui Picnic compte plus de 90.000 clients réguliers, dont 15.000 à Amersfoort et 20.000 à Utrecht. 300 camionnettes électriques sont utilisées pour les livraisons. L’ambition de Picnic est de couvrir toutes les villes néerlandaises d’ici 3 à 5 ans. Pour ce faire, la société souhaite disposer de 5 centres de distribution, de 70 centres locaux et d’une flotte de 2.000 camionnettes. Pour cette expansion, la société a levé 100 millions d’euros l’an dernier via 5 fonds d’investissement.
Livraisons efficaces
Selon Michel Muller, le succès de Picnic réside entre autres choses dans sa logistique sophistiquée et ses livraisons à heure fixe. « Les supermarchés classiques se concentrent de plus en plus sur la livraison à domicile, mais Picnic a une longueur d’avance. Nous sommes les seuls à le faire gratuitement et à temps. Avec les modèles traditionnels de livraison, la livraison est inefficace. Nous faisons six livraisons par heure. Là où les autres traversent la ville durant toute la journée et où les clients doivent attendre des heures durant leurs commandes à la maison ».
Une autre clé du succès, selon lui, réside dans le fait qu’environ 80% des commandes passées par le consommateur sont toujours identiques. « Il n’est dès lors pas très enthousiasment de sortir de chez soi pour faire ses courses. Il est naturel que les consommateurs attendent de nous une livraison gratuite, sans avoir à attendre trop longtemps à la maison ». Selon lui, contrairement aux vêtements, il y a peu de valeur ajoutée à se rendre en magasin pour un soda, des couches et une bouteille de lait.
Mais le modèle de Picnic est critiqué par la presse néerlandaise. La société fonctionneen effet en grande partie avec de jeunes collaborateurs (27 ans d’âge moyen) sans contrat fixe. Pour le syndicat FNV, il y a donc là « peu de certitude et aucune base permettant aux employés de construire leur avenir ».