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Foodretail
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Carole Boelen
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Le marché couvert 100% bio The Barn a ouvert ses portes sur la place Saint-Pierre d’Etterbeek en début de mois. Les deux initiateurs du projet ont pour ambition de démocratiser l’achat bio et de mettre en valeur le travail des producteurs locaux. Nous nous y sommes rendus et vous en rapportons les principaux axes.
Quentin Labrique (29 ans) et Julien de Brouwer (31 ans) ont beau être jeunes, ils maîtrisent toutefois les codes du retail à la perfection. Ces deux entrepreneurs, l’un de Mouscron, l’autre de Bruges, se sont rencontrés sur les bancs de l’école, à Namur. Leurs chemins se recroiseront quelques années plus tard alors que tout deux gèrent des points de vente Decathlon. « Décathlon nous a permis de développer notre esprit d’entreprise. Nous sommes depuis plusieurs années déjà des consommateurs de produits bio et partageons la même passion pour le monde du retail. A l’été dernier, nous avons donc décidé de franchir le pas et de réaliser un projet combinant notre passion pour le retail et nos convictions. Ouvrir un magasin bio est alors venu à nous comme une évidence. Restait à choisir l’emplacement… » nous indique Julien de Brouwer.
Färm ? Un allié plutôt qu’un concurrent
C’est finalement sur la place Saint-Pierre d’Etterbeek que les deux jeunes entrepreneurs jetteront leur dévolu, dans un lieu jadis occupé par le spécialiste en vins Nicolas. A l’abris de l’agitation toute proche, The Barn s’érige dans un enclos aux allures champêtres. Un parking couvert permettra d’accueillir une dizaine de véhicules pour les consommateurs souhaitant réaliser des achats plus importants, tandis que la proximité de nombreux transports en commun permettra un accès aisé à tout un chacun. A terme, nous dit-on, un service de livraison à domicile sera également envisagé.
« Nous n’avons pas hésité une seule seconde : l’accessibilité, les facilités, mais aussi l’espace vert sont autant d’atouts qui nous ont séduit » indique Julien. La mixité du voisinage est un autre point qui a toute son importance pour le projet. Nous y reviendrons plus tard. « En étudiant l’emplacement, on s’est en outre rendus compte qu’il y avait dans ce quartier un manque d’offre telle que la nôtre » souligne encore notre interlocuteur. Car s’il y a bien un point de vente Färm à une dizaine de minutes à pied (qui s’apprête d’ailleurs à investir un espace plus important à quelques pas de l’actuel magasin), Julien de Brouwer perçoit celui-ci davantage comme « un allié plutôt que comme adversaire ».
Barn comme Bio, Accessible, Respectueux et Novateur
Ces quatre éléments sont en effet indissociables du projet des deux associés. Si tous les produits sont garantis issus de la production biologique, ils s’inspirent également d’un respect total du producteur, de son terroir, des saisons et au final, donc, du consommateur. Novateur, The Barn l’est également par sa vocation à devenir un lieu de rencontre à part entière. Pour Julien et Quentin, l’attrait pédagogique de cet espace couvert est également primordial. Situé en plein cœur d’un quartier qui se caractérise par sa mixité sociale et culturelle, The Barn se fixera pour but d’apprendre ou de réapprendre à ses visiteurs, en toute simplicité, l’origine d’un aliment, sa culture, ses attraits gustatifs et nutritionnels. Les prémices de ce projet sont déjà visibles ci et là, avec par exemple des tableaux récapitulatifs des produits de saison.
« Basé sur le principe du circuit court, le marché couvert de la place Saint-Pierre permettra au consommateur d’éviter de passer par de multiples maillons superflus de la distribution, pour se rapprocher au maximum du producteur ou de l’artisan » nous indique-t-on. Et pour développer l’interactivité sur place, un espace annexe au marché proposera des ateliers culinaires ou pourra être loué pour des événements et se transformera ensuite, un peu plus tard dans l’année, en un espace de restauration avec un jardin.
Un juste prix
« Nous croyons aux produits de qualité, mais aussi en l’importance d’offrir aux consommateurs des prix accessibles » nous dit Julien, qui nous présente, pour exemple, une bouteille de vin qu’un de ses amis produit et qu’il vend 7,80 euros tandis que d’autres retailers la propose au double.
Car là où de nombreux nouveaux concepts bio - qu’ils soient de l’ordre du supermarché ou du marché traditionnel - s’adressent bien souvent à une clientèle aisée, voire bobo, The Barn entend attirer une population mixte. Concrètement, l’objectif est donc de proposer un prix juste au consommateur et une rétribution, elle aussi, juste au producteur grâce au circuit-court. Pour simplifier le choix des consommateurs souhaitant ne consommer que très local et favoriser ce circuit court, tous les produits belges sont présentés dans des bacs bleus.
Une seule référence : « la meilleure ! »
Sur une surface de 500m2 s’étalent finalement assez peu de références. Un choix délibéré de la part des instigateurs du projet qui souhaitent comme nous venons de le souligner soutenir les producteurs locaux, mais aussi éviter aux consommateurs de trop longues minutes perdues à faire leur choix entre tel ou tel produit. Ainsi, vous ne trouverez ici qu’un seul café - vendu en grains au vrac ou moulu en sachet - qu’une seule huile d'olive ou encore qu’un seul vinaigre. Rayon boulangerie, s’il y a bien différents types de pains, tous viennent du même artisan boulanger (liégeois), « le meilleur » nous assure Julien.
« Vous ne trouverez pas de marques ni logos autres que The Barn à l’entrée de notre marché » assure encore notre interlocuteur. Plutôt que de proposer plusieurs références et donc de créer une concurrence entre elles, les deux entrepreneurs opèrent une sélection stricte en amont, pour ne proposer, sur leurs étals, pour chaque type d’aliment ou de boisson, que le produit qui répond le mieux à leurs valeurs. « Une quarantaine de fruits et légumes, du céleri vert à la roquette, du fenouil au chou blanc, ou encore de la tomate roma au potimarron, proviennent d’un jeune jeune producteur bio, Maxime, installé depuis peu sur un hectare de terre agricole en production durable, à Chaumont-Gistoux. Il partage à 100% notre vision sur l’agriculture durable, nous sommes donc fiers de l’aider à notre manière et de le faire connaître au grand public citadin » poursuit Quentin, à titre d’exemple. A l’entrée, on retrouve d’ailleurs le portrait de l’ensemble des agriculteurs participant au projet. Une façon de rapprocher plus encore le consommateur et le producteur et donc de personnifier l'offre.
Un assortiment alimentaire complet
Concrètement, l’assortiment comprend des fruits et légumes, mais aussi des produits laitiers, des huiles, des olives, des condiments, des produits de boulangerie, des boissons, de la volaille et de la charcuterie ainsi que des produits secs. Tour du propriétaire : à l’entrée, le visiteur passe tout d’abord par l’espace fruits et légumes. A sa droite, se trouvent un espace de détente, où les parents peuvent siroter un café et les bambins lirent un bouquin, un frigo rassemblant l’offre on-the-go et un espace dédiés aux boissons (bières, jus de fruits et eaux). Plus loin, il trouvera l’offre ‘vrac’, un frigo dédié aux viandes et à l’ultra-frais, un comptoir fromagerie, ainsi que les huiles, condiments et vins. Devant les caisses, s’étale l’offre boulangerie.
« Vraccessible »
Parmi les particularités du concept, on notera l’impressionnant assortiment de produits en vrac. Dans de larges tonneaux, on retrouve du sucre, du sel, des pâtes, des céréales, des fruits secs, des légumineuses, des graines, des noix et des biscuits. Un meuble séparé mais accolé accueille même du chocolat vendu là encore en vrac. « La vente en vrac des principaux produits permet de les rendre encore plus visibles (et donc ‘vraccessibles’) tout en réduisant au minimum les emballages, le tout pour un meilleur respect de l’environnement » nous explique-t-on.
Récup’
Si The Barn a – presque – tout d’un supermarché, offre non-food en moins, son agencement reprend tous les codes du marché traditionnel. Sans fioriture inutile, le point de vente replace le produit, dans son plus simple apparat, au centre de toutes les attentions en vue de faire ressortir sa qualité brute.
Côté ameublement et décoration, tous les meubles sont issus de la récup’. « La table accueillant les pains, nous l’avons construite avec les échafaudages. Quant aux palettes, nous les avons toutes récupérées de l’ancien propriétaire qui les y avait laissées. La décoration sur les murs est elle aussi réalisée en palette. En réalisant tout ces travaux nous-même, nous avons évité de lourds investissements tout en restant dans la ligne de nos engagements » nous explique Julien.
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