Colruyt tenait hier après-midi son assemblée générale des actionnaires. Si les résultats de l'exercice 2023-2024 étaient déjà connus en juin, on attendait toutefois de voir si les perspectives de stabilité tracées pour l'exercice en cours seraient maintenues. C'est le cas.

Si le Colruyt Group a connu avec l'exercice 2023-2024 une année faste, il est aussi conscient que rien n'est acquis pour la suite. Son CEO Stefan Goethaert évoque les nombreuses incertitudes macro-économiques du moment ainsi que la pression qui s'exerce dans le marché de la distribution sur les prix et les promotions. Il souligne à cet égard que le premier semestre de l'exercice Colruyt (qui s'achève en septembre) a été moins favorable que l'an dernier. Cela justifie la prudence dont avait fait preuve le Groupe en juin, en tablant sur une stabilisation des (excellents) résultats (470 millions de bénéfice, 4,3% de marge d'exploitation) pour le prochain exercice, ce qui n'avait pas été du goût des investisseurs en bourse. Stefan Goethaert maintient la prévision faite en juin, même si ceci suppose de dégager de bien meilleures performances au 2e semestre. Au moins n'y aura-t-il plus l'effet miroir qui fausse un peu la donne pour tous les concurrents de Delhaize : le conflit social qui y avait cours avait chassé de la clientèle vers ses rivaux et gonflé un peu artificiellement leurs résultats. Avec le retour à la normale, Delhaize retrouve son tonus, et le comparatif des résultats semestriels de ses concurrents par rapport à l'an dernier pâlit un peu.

Parlant de Delhaize, le Groupe Colruyt reste préoccupé par les avantages concurrentiels que tire ce rival opérant désormais exclusivement sur un modèle de franchise, ce qui lui permet de bénéficier de règles sociales plus souples et de rogner des parts de marché grâce aux ouvertures du dimanche. Le Président du Groupe, Jef Colruyt, a dès lors invité les négociateurs du gouvernement fédéral à mettre en place une harmonisation des commissions paritaires.