Colruyt entend tester le travail de nuit dès le mois de janvier dans 9 points de vente. L’objectif est de soutenir ses activités e-commerce. Toutefois, aucun accord n’a encore été trouvé avec les syndicats.
Les magasins Colruyt ont pris l’habitude de voir les derniers employés sortir à 21h30. Mais cela pourrait changer. Le retailer a en effet l’intention d’instaurer le travail de nuit en vue de soutenir la croissance de ses activités online, indiquent les journalistes de SudPresse. L’an dernier, Colruyt réalisait un chiffre d’affaires online de 370 millions d’euros.
Concrètement, le retailer entendrait changer son modèle. Les employés dédiés au picking en magasin pour les activités en ligne ne réaliseraient plus cette tâche durant le journée, lorsque le magasin est rempli de clients, mais bien en soirée, lorsqu’il est vide. Colruyt aimerait débuter sa phase de test dès le mois de janvier dans neuf magasins. Quatre à cinq personnes y travailleront de 17h à minuit. En cas de succès, le groupe pourrait étendre le modèle à d’autres points de vente.
Pour rappel, de nombreuses commandes Collect & Go sont assemblées dans les entrepôts de Zaventem et Erpe-Mère, mais une partie reste réalisée en magasins. Un problème pour Colruyt, qui ne souhaite pas déranger les clients dans leurs courses. D’où ce test visant à rendre possible le travail de nuit.
Selon L’Echo, le travail de nuit n’est pas la seule piste envisagée par Colruyt pour développer l’e-commerce. Le retailer entend en effet aussi livrer à domicile dès l’année prochaine dans plusieurs grandes villes.
Pas encore d’accord avec les syndicats
Il reste toutefois à trouver un accord avec les syndicats… « Aux conditions demandées par la direction, c’est non » déclarent en choeur le SETCa, la CNE et le CGSLB. Après deux réunions d’informations et d’explications de la direction quant à leur demande de test de travail de nuit en lien avec le e-commerce dans 9 points de vente, les organisations syndicales, en front commun, ont tenus aujourd’hui à donner les contours indispensables pour permettre la poursuite d’une négociation. « Deux points de fracture doivent trouver des solutions, faute de quoi il n’y aura pas d’avancée : un sursalaire acceptable et au moins égal au secteur et à ce qui est pratiqué dans l’entreprise à partir de 18h (50%) et une plage horaire n’allant pas au-delà de 22h » déclarent les syndicats.
Est-ce pour autant que le dossier serait bouclé avec une réponse patronale favorable quant à ces deux points? « NON » répondent les syndicats. « De nombreuses questions-problèmes restent à débattre ensuite : la sécurité des travailleurs dans des horaires aussi inconfortables, la création d’emploi, la stabilité des horaires, le réel volontariat pour tous quelle que soit sa fonction, une polyvalence bien cadrée-organisée, des conditions d’embauche attractives, le respect des règles en matière de prestations …. ».
Si elles ne sont pas demandeuses du travail de nuit, les organisations syndicales disent avoir pris leurs responsabilités et être prêtes à en débattre chez Colruyt, tant que cela se fait dans le respect des travailleurs. « Car préparer des colis en dehors des heures d’ouverture du magasin impacte l’ensemble de l’organisation du travail, y compris ceux qui ne seraient pas volontaires ».
La balle est donc maintenant du côté de la direction. « Un projet de ce type se justifie probablement quant au succès du e-commerce chez Colruyt ! Nous en sommes conscients et ne refusons pas le débat. Mais il ne doit pas être l’élément déclencheur d’une dégradation des conditions de travail. Nous avons pris nos responsabilités sur le dossier, à la direction à prendre les siennes » appellent les syndicats.
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