Ce jeudi 26 janvier, la direction de cora Belgique a présenté un nouveau projet pour ses hypermarchés aux permanents syndicaux et délégations syndicales des magasins. Ce projet vise à redresser la situation financière de cora en 2017 et à pérenniser ses activités via une réduction des coûts et des mesures visant à augmenter le chiffre d’affaires. Si cora soutient qu’il n’y aura pas de licenciement, la SetCa parle de 120 équivalents temps plein menacés.

cora Belgique a présenté son nouveau projet commercial s’accompagnant du soutien de ses actionnaires, qui ont injecté 25 millions d’euros supplémentaires dans le capital de l’entreprise. Ce projet repose sur trois axes principaux: la simplification de l’expérience d’achat, l’amélioration des assortiments et la modernisation de la communication.

File unique

Concrètement, cora Belgique entend donc simplifier l’expérience d’achat et renforcer le confort du client via la mise en place d’une file unique dans chaque hypermarché ou encore via la facilitation des remboursements.

 

Focus sur les produits frais

L’amélioration du choix des assortiments passera pour sa part par la réallocation des espaces de vente, un focus sur les produits frais traditionnels et la qualité des production des 164 artisans de cora (boulangers-pâtissiers, bouchers, poissonniers,…).

Omni-channel

Le retailer évoque également son souhait de digitaliser son offre et de développer son approche omni-channel via l’extension de corawine à l’étranger, le renforcement de coradrive en partenariat avec Wink, etc.

Une modernisation de la communication

Enfin, cora souhaite moderniser sa manière de communiquer en remodelant ses folders ou encore en passant par davantage de communication digitale.

 

Objectif: remonter la pente

Toutes ces initiatives visent à redresser significativement la situation financière de la société en 2017. Les hypermarchés cora font, depuis plusieurs années déjà, face au succès du smart et hard discount, à la prise de parts de marché par les sites de vente en ligne, et à la concurrence transfrontalière. Le secteur de la grande distribution a par ailleurs souffert d’une année 2016 difficile, marquée notamment par une baisse de fréquentation des centres commerciaux à la suite des attentats terroristes en France et en Belgique. « La direction de cora est plus que jamais convaincue qu’il est tout à fait possible d’enrayer les pertes enregistrées en 2016, raison pour laquelle elle a développé ce projet commercial ambitieux, à la hauteur de l’objectif visé » a indiqué cora Belgique.

Pistes de réduction des coûts et de réorganisation du travail au quotidien

La direction de cora a tenu à rassurer les partenaires sociaux et, à travers eux, son personnel, en soulignant que son projet de relance ne comprend aucune intention ni de licenciement collectif, ni de revente de la société, ni de fermeture de magasins. Toutefois, au sortir de la réunion entre direction et syndicats, Myriam Delmée, co-présidente de la SetCa, déclarait hier que la direction souhaitait, selon elle, bel et bien se séparer de 120 équivalents temps plein. « Elle compte sur des départs naturels, avec un impact sur les chiffres dès 2017. Je doute que des travailleurs qui ont refusé de partir il y a deux ans et demi lors de la précédente restructuration le souhaitent aujourd'hui » a-t-elle précisé.

« La direction de cora espère que les partenaires sociaux poursuivront leur dialogue et veut discuter ouvertement de la mise en place de différentes pistes permettant d’organiser différemment le travail au quotidien et de développer davantage la nouvelle dynamique organisationnelle introduite au cours des derniers mois » déclare cora. Il s’agira entre autres de miser sur la réduction des frais généraux et les économies d’échelle, ainsi que sur la polyvalence des collaborateurs, la baisse du travail intérimaire au profit des ressources internes et le remplacement sélectif des départs.

Selon les syndicats, la direction a notamment évoqué son intention de supprimer le complément patronal pour maladie et le quart d’heure payé. Elle entendrait en outre augmenter le recours aux étudiants et le nombre de dimanches travaillés.