Fermera, fermera pas? Pour de nombreux commerçants non-alimentaires, cette journée promet d'être longue et angoissante, dans l'attente de mesures de sécurité renforcées qui pourraient les toucher.
La traditionnelle conférence de presse de Sciensano et du Centre interfédéral de crise a confirmé ce matin que notre pays enregistre chaque jour environ 15.000 contagions au coronavirus. Dans la foulée, un Comité de concertation se réunira à 13 heures, qui devrait probablement déboucher sur un renforcement des mesures sanitaires. On évoque un renforcement accru du télétravail, une limitation des déplacements à la zone locale, divers aménagements pour les réseaux d'enseignement. Bien entendu, la question qui intéresse prioritairement le commerce est celle de savoir si il sera à nouveau soumis à une fermeture, pour tous les biens ou services ne répondant pas à la notion de nécessité.
Une enseigne a pris les devants: Proximus vient d'annoncer la fermeture de ses boutiques dès lundi, ce qui fait redouter à beaucoup une anticipation d'une contrainte s'imposant à tous les commerces non-alimentaires, en particulier à la veille de la période des fêtes. Ces achats-là, ils en ont bien besoin pour compenser le manque à gagner du confinement printannier et des soldes décevantes. Et une nouvelle fermeture constituerait un cadeau en or pour les géants de l'e-commerce, déjà privilégiés par ce contexte de crise.
Nervosité syndicale
Du côté de Comeos, on ne cache pas sa préoccupation : "Nous travaillons dur dans l’ombre afin d’éviter des mesures trop drastiques pour notre secteur. Néanmoins, face à la situation sanitaire qui se dégrade, de nouvelles mesures plus contraignantes ne sont pas exclues. Les prochaines heures seront cruciales."
La Fédération du commerce ne dialogue pas seulement avec les autorités publiques. Elle discute aussi avec les syndicats, préoccupés à la fois par la sécurité des conditions de travail et par les compensations qu'ils souhaitent voir accordées au personnel en magasin. Bien sûr, les mesures de sécurité entourant le shopping ont été renforcées par le gouvernement: il ne peut se faire à plus de deux personnes et la durée des courses ne peut excéder 30 minutes, quel que soit le type de commerce concerné. Certaines chaînes ont spontanément pris des mesures plus sévères, à l'image de Delhaize qui limite l'accès de ses points de vente à des clients venus seuls. De façon générale, une grosse pression est exercée par les syndicats pour renforcer la protection des collaborateurs. Des mouvements de grève ont été déclenchés mardi chez Mestdagh, et la nervosité se manifeste chez Carrefour. Significativement, la réunion prévue entre Comeos et les organisations syndicales, prévue ce soir à 21 heures, a été avancée à 19 h30.