GIFI, discounter non-alimentaire français, a fait son entrée dans le capital du groupe belge Trafic, et renforce de la sorte indirectement son ancrage dans le marché belge, où l’enseigne française compte deux points de vente, à Rocourt et à Jemappes.
Le communiqué publié par GIFI le 30 juin ne livre aucun détail sur le niveau de la prise de participation au sein de Trafic, mais souligne que cet accord livrera à Trafic l’accès à la centrale d’achats de GIFI: “Les groupes familiaux GIFI et TRAFIC, respectivement présents essentiellement en France et en Belgique, ont conclu un accord capitalistique et opérationnel au terme duquel GIFI est entré au capital de TRAFIC. Dans le cadre de ce partenariat, le distributeur belge aura, pour dynamiser son chiffre d’affaires, accès aux produits référencés par la Centrale d’achats intégrée du Groupe GIFI.”
GIFI est né en 1981, quand son actuel président, Philippe Ginestet, ouvrit son 1er magasin à Villeneuve-sur-Lot, dans le Sud-Ouest de la France. Le Groupe compte aujourd’hui 410 magasins en France métropolitaine (dont 19 magasins exploités en franchise), 12 magasins dans les DOM-TOM, 1 magasin en Espagne, deux en Belgique, et encore 5 magasins exploités en franchise sur le continent africain (3 au Maroc, deux en Côte d’Ivoire). Le groupe réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros (2015), en progression de 8,6%, et il a plus d’une fois signalé son intention de poursuivre sa croissance organique en étendant son parc à 500 magasins en 2017, et 1.000 magasins, tous marchés confondus, à l’horizon 2025. La centrale de GIFI s’appuie sur deux filiales installées en Chine pour y effectuer les achats sans intermédiaire. L’assortiment en magasin compte environ 20.000 références réparties sur les univers maison, déco, cadeaux et loisirs, avec également un fort accent porté sur les offres saisonnières.
Trafic (Sogesma) est une enseigne bien connue de nos lecteurs belges. Fondée en 1983 par les frères Michel et André Marchandise, elle compte aujourd’hui 82 magasins et regroupe près de 1.000 collaborateurs, avec un chiffre d’affaires annuel TTC de 250 millions d’euros. En soi, une jolie performance pour une enseigne belgo-belge, créée from scratch à partir de Florennes. Mais depuis sa création, Trafic a vu une concurrence toujours plus soutenue se développer sur son métier de discounter non-alimentaire, avec les hollandais Zeeman, Wibra, et plus encore Action, véritable phénomène qui mord sur les parts de marché de bien des acteurs du secteur non-alimentaire, y compris en-dehors du segment discount. Pour maintenir son attractivité et sa compétitivité face à ces nouveaux-venus, il semblait en effet indispensable d’adosser l’enseigne à un partenaire puissant, et de la désenclaver de son territoire géographiquement restreint aux contours de la Belgique francophone, à de rares exceptions près. Dans le cas de GIFI, outre l’assise financière d’un groupe puissant, c’est tout particulièrement la filière de sourcing intégrée qui apparaît prometteuse, tant une parfaite maîtrise de la supply chain semble aujourd’hui une condition indispensable au succès des discounters non-alimentaires, puisque capable d’animer l’offre en permanence et d’optimiser l’état du stock. Thierry Quertinmont, le CEO de Sogesma-Trafic, avait déjà publiquement partagé ce diagnostic: difficile de bien acheter en Asie faute d’une taille critique que le périmètre actuel de Trafic ne permet pas à l’enseigne d’atteindre seule. L’arrivée de GIFI constitue sans conteste de ce point de vue une réelle opportunité.