L’Observatoire de la Consommation, organe de l’Apaq-W, dévoile les résultats d’une étude autour de la consommation du lait et la perception du marché en Belgique francophone. “Le lait est un secteur de première importance en Wallonie, à la fois par rapport à la demande, mais également par rapport à l’offre, où les producteurs opèrent une transition vers la durabilité”, évoque Philippe Mattart, directeur général de l’Apaq-W, l’agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité.

L’Observatoire de la Consommation, qui publie désormais régulièrement des études autour des habitudes de consommation et des tendances alimentaires, publie ce mois de septembre une large étude autour de la consommation de lait et plus généralement des produits laitiers. Le but est de mieux cerner comment les Belges francophones consomment le lait et la manière dont les acteurs du secteur peuvent continuer à proposer une offre en cohérence avec le marché. L’étude est basée sur un sondage réalisé via un questionnaire envoyé par mail auprès d’un panel représentatif de 1.000 Belges francophones âgés de 18 à 64 ans (les réponses ont été collectées entre le 8 et le 19 juillet dernier). Le grande conclusion de l’étude ? Les Belges francophones plébiscitent encore et toujours le lait. 80 % des consommateurs déclarent en effet avoir bu du lait - ou une boisson lactée - au moins une fois par semaine au cours des trois derniers mois de l’étude et 96 % en ont consommé au moins une fois par mois. Les personnes qui boivent du lait boivent en moyenne 4 verres (25 cl) par semaine, principalement au petit-déjeuner, en association avec le thé et le café. “Signalons par ailleurs que 51 % des Belges francophones consomment le lait pur et que, à côté du moment-phare du petit-déjeuner, les répondants disent également consommer le lait en soirée mais aussi l’après-midi”, annonce Clément Manguette, responsable communication de l’Observatoire de la consommation. 

Beau point positif mis en avant par l’étude : 68 % des répondants évaluent positivement l’élevage laitier wallon, contre 59 % lors d’une précédente étude publiée en 2019. Par contre, 55 % des Belges francophones ont une image positive du lait, contre 67 % dans une étude publiée en 2021. “Ces chiffres révèlent que le consommateur a une meilleure image de l’élevage laitier wallon en tant que tel en comparaison au produit laitier en lui-même”, souligne Julien Capozziello, responsable de l’Observatoire de la consommation. “Une des raisons de cet écart tient dans le fait que le consommateur n’identifie pas toujours l’origine du lait lorsqu’il en achète. 46 % des répondants affirment en effet ne pas savoir si le lait qu’ils consomment est wallon. Signalons toutefois que 84 % des personnes qui ne consomment pas de produits laitiers locaux sont ouverts à le faire à l’avenir.” Mais quels sont les atouts du lait local en comparaison aux autres produits ? 66 % des répondants mettent en avant le critère de la qualité. Signalons également que 67 % des répondants estiment que l’élevage wallon accorde une grande importance à une préservation du bien-être animal. “Au cours de précédentes études publiées autour d’autres habitudes alimentaires, nous remarquons également qu’au-delà de la qualité et la fraicheur des produits, les Belges francophones plébiscitent également les produits pour des facteurs externes”, analyse Clément Manguette. “Il s’agit par exemple du renforcement du tissu économique local, comme la promotion d’une agriculture durable, le soutien aux producteurs ou le développement du circuit court, ou encore la préservation du bien-être animal.”

Graph, Apaq-W
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Apaq-W

Un axe sur le végétal et la durabilité

Si les alternatives végétales dans le segment laitier se développent, l’étude révèle que l’industrie de lait de vache - ou de chèvre ou autre -  dans son ensemble a encore beaucoup de beaux jours devant elle. L’étude affirme en effet que 14 % des répondants consomment des alternatives végétales mais 70 % consomment uniquement des produits d’origine animale. “Alors que certaines études révèlent que les alternatives végétales sont en pleine expansion, nous observons par le biais de cette étude que la consommation de produits d’origine animale reste encore majoritaire”, poursuit Clément Manguette. “L’étude souligne par ailleurs que 79 % des répondants considèrent que leur consommation de produits d’origine animale restera identique dans un futur proche et que 12 % estiment même qu’elle va augmenter. La durabilité environnementale est l’aspect  le plus important pour 56 % des répondants, contre 23 % pour les initiatives qui développent la durabilité sociale  et 21 % pour l’axe économique. Dans une précédente étude réalisée en 2020, l’ordre était identique mais l’écart était plus réduit avec respectivement 71 %, 16 % et 13 % pour les trois axes pour l’étude de 2020. “A travers les différentes études que nous avons réalisées, nous remarquons que l’intérêt des consommateurs pour la durabilité reste extrêmement important”, conclut Clément Manguette. “A ce titre, 72 % des francophones pensent que le secteur laitier devrait communiquer davantage sur les initiatives prises pour renforcer la durabilité du secteur.” 

Découvrez d’autres études sur le site de l’Observatoire de la consommation, l’étude complète sur le lait et les produits laitiers sera disponible prochainement : https://www.apaqw.be/fr/actualites-observatoire.

“Avec cette campagne, il s’agit d’insister sur le fait que ‘notre lait à nous’ a beaucoup d’atouts”

En Wallonie, les secteurs du lait et de l’élevage bovin et viandeux représentent à eux seuls la moitié de la superficie agricole de la Wallonie. “C’est une des raisons pour lesquelles nous pensons qu’il est primordial de soutenir la filière laitière, grâce notamment à une bonne communication”, évoque Philippe Mattart, directeur général de l’Apaq-W. “Notre souhait, au sein de l’Apaq-W, est de réconcilier au maximum le consommateur avec le producteur. Aujourd’hui, on ne peut négliger un risque d’érosion de la superficie de l’élevage laitier avec des conséquences possibles sur la biodiversité,  il y a donc un enjeu de durabilité énorme. Depuis ce mois de septembre, une nouvelle campagne rappelle aux consommateurs que le lait dispose encore et toujours d’atouts, notamment en termes de plaisir de dégustation, mais en plus précise que notre filière laitière s’engage pour une production plus durable, au bénéfice notamment de notre équilibre économique. Nous souhaitons également montrer que l’innovation est importante. Par ailleurs, même si les alternatives végétales peuvent relever d’un choix du consommateur, nous attirons l’attention des consommateurs autour de l’avantage nutritionnel indéniable du lait, tout comme nous mettons en avant les perspectives à l’exportation.”

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