Plusieurs boutiques solidaires de seconde main ne savent que faire de la fast fashion de Shein. Elles bannissent les vêtements de leurs rayons et les renvoient vers des points de vente où les vêtements sont vendus au kilo.

Shein inonde le monde de vêtements à prix écrasés qui sont souvent jetés très rapidement. Par conséquent, les magasins solidaires de type « Les Petits Riens » présents chez nous ne savent plus que faire de la masse de vêtements qu'ils reçoivent. 

C'est le cas de Deltragroep, une organisation de magasins solidaires en Flandre occidentale qui traite chaque jour des tonnes de vêtements. Ils orientent immédiatement les vêtements de Shein et autres marques low cost vers des outlets où ils sont vendus au kilo. « Cette décision n'a pas été facile à prendre. Notre mission est de limiter la montagne de déchets, et même si les vêtements Shein sont douteux, nous ne voulons pas non plus nous débarrasser de toutes ces pièces », explique Liselotte Casteur, responsable retail circulaire chez Kringloopwinkel. Dans une friperie, une pièce d'occasion de ces griffes low cost coûte presque autant qu'une pièce neuve, ce qui explique le peu d'intérêt pour les pièces déjà portées. « Qui va payer 3,6 euros pour un top que l'on achète neuf pour le même prix ? Désormais, on les vend plutôt 6 euros le kilo », explique Madame Casteur. 

D'autres friperies sont également confrontées au problème, même si elles réagissent parfois différemment. « Dans les magasins solidaires De Stroom, nous posons un choix différent », explique la coordinatrice Marijke Zwaenepoel. « Les pièces de ces marques d’ultra-fast-fashion sont aussi prisées que les autres. Mais cette industrie destructrice nous procure au moins autant de boulot, soyez-en sûrs ». Les vêtements bon marché de Shein et Temu sont très populaires, surtout auprès des jeunes, mais dans le même temps, les entreprises de fast-fashion sont de plus en plus critiquées pour leur impact destructeur sur l'environnement. Shein a également déjà été accusée de faire travailler des enfants et de pratiquer l'esclavage. L'entreprise chinoise souhaite entrer à la Bourse de Londres, mais se heurte à une opposition farouche.