Le chiffre d’affaires d’Ahold Delhaize a atteint 19,8 milliards d’euros au 1er trimestre. De quoi poursuivre la croissance du groupe belgo-néerlandais, même si celle-ci a été freinée par l’Europe et sauvée par les États-Unis.

De janvier à mars, les ventes d’Ahold Delhaize ont augmenté de 3,6% (à taux de change constants) par rapport à la même période en 2021 pour atteindre 19,8 milliards d'euros. Le bénéfice opérationnel a légèrement reculé, pour s’établir à 818 millions d’euros (- 5,4%), tandis que la marge d’exploitation sous-jacente s'est fixée à 4,2%, contre 4,6% au premier trimestre de l’année dernière. Cette dernière a notamment souffert de la hausse des coûts de main-d'œuvre, de distribution et d'énergie. Les ventes en ligne ont par ailleurs subi un coup d'arrêt, baissant de 1% (taux de change constants) après une croissance de… 103,3% au 1er trimestre 2021. Un recul à mettre au seul crédit de bol.com dont le chiffre d’affaires à baisser de 7% par rapport à la même période faste de l'an dernier. Si l’on exclut la plateforme néerlandaise, le chiffre d'affaires en ligne du groupe a progressé de 4,6%.

Les USA sauvent l’Europe

Les résultats d’Ahold Delhaize affichent cependant un fort contraste de part et d’autre de l’Atlantique, une disparité s’est également reflétée en ligne. Les ventes nettes aux États-Unis se sont élevées à 12,2 milliards d'euros, soit une augmentation de 5,8% (à taux de change constants). Hors carburant, les ventes comparables ont progressé de 3,3%. Quant à la marge d'exploitation sous-jacente, elle s'est élevée à 4,4% (- 0,4 point de pourcentage à taux de change constants). En enregistrant un 38e trimestre consécutif de croissance positive, l’enseigne Lion Food a particulièrement bien performé. Les ventes en ligne également puisqu'elles ont connu une croissance de 4,6% (+ 188,3% au 1er trimestre 2021).

En Europe par contre, où le chiffre d'affaires net a atteint 7,6 milliards d'euros (+ 0,3% à taux de change constants), les ventes comparables hors essence ont reculé de 3,1%. Au premier trimestre 2021, celles-ci avaient affiché une croissance de 8,3%. Quant à la marge d'exploitation sous-jacente, elle a été de 3,5%, contre 4,7% au cours de la même période l’an dernier. En ligne, les ventes ont baissé de de 3,8% (+ 78,6% au 1er trimestre 2021). « La réouverture des sociétés, notamment au Benelux, et le report de certaines dépenses de consommation vers les voyages et les restaurants qui en a résulté, ont contribué à cette évolution », estime Ahold Delhaize, ajoutant toutefois que ses parts de marché à travers l'Europe étaient restées fortes. « Albert Heijn s'est particulièrement distingué au cours du trimestre, avec des gains de parts de marché robustes », note le groupe.

Deux approches sur les marchés difficiles, dont la Belgique

« Pour contrer les conditions de marché plus larges que nous observons en Europe, en particulier les marchés difficiles comme la Belgique, nous nous concentrons sur deux approches principales pour renforcer nos marques et notre lien avec les clients », explique Frans Muller, président et CEO d'Ahold Delhaize. « Premièrement, nous renforçons notre proposition commerciale en accélérant le déploiement de programmes de prix et de fidélisation réussis pour les clients sur tous nos marchés et en élargissant notre offre de produits pour garantir des options abordables pour tous les portefeuilles. Deuxièmement, les économies de coûts sont actuellement plus importantes que jamais pour pouvoir offrir aux clients le prix le plus compétitif sans sacrifier les investissements dans la croissance. »

Plus largement, Ahold Delhaize a réitéré ses perspectives pour l'année 2022, notamment une marge d'exploitation sous-jacente d'au moins 4%. « Dans l'ensemble, je suis satisfait de la performance de l'entreprise dans ce qui est un environnement de plus en plus difficile », conclut Frans Muller. « Les résultats du premier trimestre ont été globalement supérieurs à nos attentes, malgré les pressions macroéconomiques découlant de la guerre en Ukraine. Au deuxième trimestre, bon nombre des tendances du premier trimestre se poursuivront. Par conséquent, en tenant compte de tous les éléments mobiles, nous nous attendons à ce que le BPA (bénéfice par action, ndlr) sous-jacent soit comparable à celui de 2021, le reste de nos prévisions pour l'ensemble de l'année restant inchangé. »