L'action Danone s’est envolée en Bourse mercredi sous l’effet d’une double impulsion : le géant français de l'agroalimentaire a dévoilé de très bons résultats trimestriels tandis que la rumeur d’un possible rachat par Lactalis a refait surface.
Danone a publié hier matin les résultats de son premier trimestre 2022. Le chiffre d’affaires de l’entreprise française s’est établi à 6,236 milliards d'euros, en hausse de + 10,2% (+ 7,1% sur une base comparable). « La croissance a été généralisée dans toutes les zones géographiques et catégories, et elle a bénéficié d'une contribution positive des prix et du mix », a résumé le CFO du groupe, Juergen Esser. Dans le détail, les augmentations tarifaires ont contribué pour près de 5% de la hausse des ventes, tandis que les volumes ont apporté 2,2%. Les ‘eaux en bouteille’ en particulier ont connu un fort rebond : + 20,5% ; + 15,9% sur base comparable. Danone a par ailleurs maintenu ses objectifs pour l’année en cours, soit une croissance du chiffre d’affaires comprise entre 3 et 5% par rapport à 2021 (sur une base comparable) et une marge opérationnelle fixée à 12% (contre 13,7% l'an dernier). Rapidement, le cours de son action s’est envolé à la Bourse de Paris, jusqu’aux alentours de 9% à la mi-journée, avant de graviter autour de + 6%. Et de s'y maintenir au cours de la matinée de ce jeudi.
La rumeur Lactalis
Ces résultats trimestriels, au-delà des attentes des analystes, ont certes su séduire les investisseurs, mais une autre raison explique l’envolée boursière. Le même jour, le site spécialisé La Lettre A a en effet relancé les spéculations concernant un possible intérêt de Lactalis pour son concurrent français, une rumeur qui court depuis environ un an déjà. Selon la publication française, la banque Perella Weinberg Partners, qui conseille le poids lourd de l'industrie laitière, aurait envisagé des rachats partiels ou un rachat total de Danone.
L’opération ne semble toutefois pas une mince affaire, alors que le chiffre d'affaires de Lactalis est désormais inférieur à celui de Danone. De plus, Antoine de Saint-Affrique, à la tête de Danone depuis septembre dernier, a fait savoir le mois passé qu’il entendait conserver les trois piliers de son groupe, à savoir les produits laitiers frais et végétaux, les eaux en bouteille, ainsi que la nutrition infantile et spécialisée. Le dirigeant n’a cependant pas fermé la porte à un éventuel remaniement du portefeuille qui pourrait porter sur jusqu’à 10% du chiffre d’affaires. Une position réaffirmée par Danone mercredi. Quant à Lactalis, qui a multiplié les acquisitions ces dernières années avec en point d’orgue le rachat du groupe italien Parmalat fin 2018, elle a été préoccupée ces derniers mois par des soucis de gouvernance, son directeur général, Philippe Palazzi, ayant quitté le navire moins d’un an et demi après son entrée en fonction. À propos de la rumeur d’un éventuel rachat de Danone, Lactalis s’est jusqu’à présent borné à ne faire aucun commentaire…