Cross-Border Commerce Europe, la nouvelle plateforme de réseau et de connaissance, qui a pour mission de stimuler l’e-commerce et le commerce omnicanal en Europe, vient tout juste d’être lancée depuis Bruxelles. Il s’agit d’une initiative de Carine Moitier, Co-fondatrice de BeCommerce (2005), entourée d’acteurs majeurs tels que Carrefour, Ikea, Wijnvoordeel, Marks & Spencer, Massimo Dutti, Pupa , Vente-Exclusive, Galeria Kaufhof, ou encore Nespresso.
Le marché de l’e-commerce transfrontalier connaît une croissance rapide. Sur les 550 milliards commerces en ligne B2C que compte l'UE28 (2017), 121 milliards sont déjà transfrontaliers. Un chiffre qui augmentera de 35 % pour atteindre 163 milliards d'ici 2020 et de 50 % pour atteindre 245 milliards d'ici 2025. « Cela signifie que le marché connaîtra une croissance de 202 % au cours des cinq prochaines années », souligne Carine Moitier.
« Pour profiter de cette croissance, les sociétés commerciales devront se doter d'un grand nombre de données et d'informations afin de prendre les bonnes décisions. C'est pourquoi Cross-Border Commerce Europe veut être avant tout une plateforme de connaissance et de réseau, ciblant à la fois les grands acteurs - qui veulent renforcer leur position européenne face à un Amazon de plus en plus présent - et les PME qui veulent accélérer leurs activités transfrontalières », ajoute-t-elle.
Aujourd’hui, en effet, les commerçants privilégient les pays transfrontaliers plutôt que de se lancer en Chine ou aux USA d’où sont revenus de nombreux joueurs dépités. De même, pour les acteurs anglais, le Brexit constitue également une menace et leur intérêt légitime pour l’Europe grandit désormais.
Bottom-up
L'initiative est soutenue par un certain nombre d'acteurs majeurs issus d'environ huit pays. Carine Moitier nous cite Carrefour (France), Ikea (Suède), Marks & Spencer (Royaume-Uni), Inditex/Massimo Dutti (Espagne), Pupa (Italie), Galeria Kaufhof (Allemagne), Nespresso (Suisse), Vente-Exclusive (Belgique) et Wijnvoordeel (Pays-Bas). Quant on lui fait remarquer qu’il existe déjà, en Europe, trois associations représentant les intérêts de l’e-commerce, elle nous répond que cette plateforme est positionnée « bottom-up » et se veut avant tout pragmatique. « Ces associations visent principalement à faire du lobbying auprès de la Commission européenne et du Parlement européen. Une fois une nouvelle législation adoptée, ils informent leurs membres - principalement les associations nationales de l’e-commerce - de sa teneur. Nous voulons aller plus loin et expliquer les conséquences pratiques et les détails aux entreprises », explique Carine Moitier.
Trois piliers
Selon elle, l'accent sera mis sur trois piliers, à savoir l'e-régulation (GDPR, TVA, etc.), l'e-logistique (l'application d’une étiquette harmonisée européenne, par exemple) et l'e-paiement (comme la directive PSD2). Chaque acteur générant un chiffre d’affaires en ligne présent dans au moins trois pays en Europe, peut rejoindre Cross-Border Commerce Europe pour devenir membre ou partenaire et bénéficier de sept services dès 2018. Les « partenaires » devront également remplir certaines conditions. Ceux-ci sont des sociétés de service telles que des spécialiste du paiement en ligne. Certains d’entre eux sont d’ores et déjà liés à l’initiative. C’est le cas de Worldline, MyBank, Oney ou encore SellSecure.
Top 500 Retail Europe
Cross-Border Commerce Europe commence avec une équipe de cinq personnes basées à Bruxelles. « Ils offriront sept services aux membres et partenaires, avec un fort accent sur les chiffres qui pourront aider les entreprises à mieux se positionner et soutenir leur croissance. L'un des projets est le 'Top 500 Retail Europe'. Il s’agira d’une vue d'ensemble des 500 plus grands acteurs européens du secteur avec un zoom sur leurs performances transfrontalières. Une banque de données et d'informations est également en cours d'élaboration », ajoute-t-elle.
« Il est aussi dans notre intention d'organiser des moments de réseautage, de connecter les membres entre eux, d'augmenter leur visibilité, d'échanger sur les meilleures pratiques et peut-être aussi de construire de solides partenariats d'affaires en Europe », souligne Carine Moitier. Une première initiative dans ce contexte est le "C-Suite Dinner" à Bruxelles, qui aura lieu le 26 octobre prochain.