Colruyt revoit la tarification e-commerce de DreamLand : priorité aux magasins !
Le groupe Colruyt adapte à la hausse la tarification e-commerce de son enseigne DreamLand. Ce faisant, il concrétise une opinion qui circule beaucoup dans le secteur : par les temps qui courent, le volet e-commerce est un luxe parfois très coûteux.
La mesure était annoncée hier par nos confrères du Tijd : Dreamland va ajuster dès le 9 janvier prochain ses tarifs de préparation de commande effectuée sur le web. Il en coûtera désormais 1 euro de plus pour une commande à enlever dans un magasin Colruyt ou OKay de son choix (2,99€), et les frais forfaitaires de livraison à domicile passent à 5,99€. Des choix plus fondamentaux sont aussi posés en termes d'assortiment disponible en ligne, nous confirme ce matin le groupe Colruyt : "Nous avons également choisi d'adapter notre offre dans la boutique en ligne. À partir du 1er février 2023, nous nous concentrerons principalement sur les catégories jouets, jouets d'extérieur et mobilier de jardin. Les autres catégories resteront visibles sur notre boutique en ligne, mais ne pourront être achetées que dans notre vaste réseau de 48 magasins DreamLand." Le groupe signale aussi que l'état du stock disponible dans chaque magasin sera d'ici 2023 rendu plus précis et visible pour les clients souhaitant passer une commande Click&Collect.
Le vrai coût de l'e-commerce
Pourquoi une telle décision ? Le Tijd évoquait la concurrence accrue à laquelle doit faire face DreamLand sur les marchés du jouet et des loisirs, son chiffre d'affaires en recul de 6,6% l'an passé, et sa rentabilité à peine positive. Et c'est vrai que DreamLand est un peu l'enfant à problèmes dans la famille des enseignes du groupe. Mais cette décision du groupe Colruyt concrétise aussi un constat partagé par bien des retailers en privé, mais rarement exprimé en public. Pour tous ceux qui pratiquent une offre multicanal, le volet e-commerce est coûteux et souvent même non rentable. En ces temps économiquement menaçants pour le commerce, puisque le consommateur adapte son comportement à un pouvoir d'achat fragilisé, il faut parfois poser des choix, ou en tout cas des priorités. Lever un peu le pied sur l'e-commerce, ou en tout cas ne plus accepter de subsidier ses surcoûts réels en sacrifiant sa marge est un choix parfaitement logique dans le contexte économique actuel. Est-il vraiment étonnant que ce soit le groupe Colruyt, toujours attaché au principe suivant lequel seuls les consommateurs qui bénéficient d'un service devraient en supporter les surcoûts, qui prenne aujourd'hui cette décision ?
C'est en tout cas une telle explication que le groupe nous fournit aujourd'hui en commentaire : "Bien sûr, nous sommes conscients que chaque client préférerait pouvoir commander n'importe quel produit en ligne et être livré gratuitement, et nous connaissons très bien l'importance des achats en ligne dans ce monde en pleine mutation. C'est précisément la raison pour laquelle nous voulons consciemment prendre certaines mesures pour optimiser notre service en ligne et le rendre rentable afin de pouvoir continuer à l'offrir durablement. Ce n'est pas un secret que la livraison du dernier kilomètre dans notre pays coûte très cher. Nous ne parvenons pas à obtenir des chiffres positifs dans ce domaine aujourd'hui et nous choisissons donc de tirer la sonnette d'alarme. Grâce à ces choix spécifiques, nous voulons être en mesure de continuer à offrir un approvisionnement en ligne durable et efficace, tout en précisant que rien n'est gratuit. Cette décision ne s'est certainement pas faite du jour au lendemain."