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Comeos publie ce jeudi une lettre ouverte adressée aux décideurs politiques nationaux et européens. « Les webshops asiatiques, un danger pour la société », tel est le message de l’association, qui formule plusieurs recommandations afin de « protéger l'économie, le consommateur et la transition ».
Ce ne sont pas moins de 70 entreprises, toutes affiliées à Comeos, qui sont signataires ce jeudi d’une lettre ouverte qui résonne comme un cri d’alarme à l’adresse des décideurs politiques, nationaux et européens. Elles dénoncent le fait que « les webshops asiatiques représentent un danger pour notre économie et notre santé publique » et demandent que la mise en place d’un « level playing field pour tous les commerçants actifs sur le marché belge » soit placée tout en haut de l'agenda politique. « Le commerce se digitalise et s'internationalise à une vitesse fulgurante. Cela crée des opportunités, notamment pour les consommateurs qui peuvent acheter des produits dans le monde entier à des prix abordables. Malheureusement, cela s'accompagne également de défis, tels que des produits de certaines plateformes chinoises qui ne respectent pas les normes européennes, enfreignent la législation en matière de droit des consommateurs, la législation environnementale, etc. », peut-on notamment lire dans la missive publiée sous l’égide de Comeos.
Selon l’association, qui se base sur « les chiffres de la douane », 2,5 millions de colis en provenance de l'extérieur de l'Europe sont livrés chaque jour en Belgique, « dont beaucoup venant de Chine ». « Ces colis sont parfois exemptés de droits d'importation et bénéficient alors de contrôles douaniers simplifiés », dénonce Comeos. « Cette année, nous atteindrons un total d’un milliard de colis, soit le double de l'année dernière. À peine 0,005% de ces colis peuvent être contrôlés, alors que d'autres commerçants sont contrôlés de manière hebdomadaire voire quotidienne. » Or, le représentant du secteur du commerce et des services en Belgique rappelle que, si l’on en croit les chiffres des services d’inspection, « un produit sur trois de certaines plateformes ne respecte pas les normes CE européennes, ce qui constitue une menace pour la santé ». Et d’ajouter que la Belgique est le deuxième plus grand pays importateur pour les colis d’e-commerce en Europe, derrière les Pays-Bas.
« Pour protéger, entre autres, l'économie et le consommateur belge et la transition nécessaire en matière de durabilité », Comeos et les entreprises signataires formules plusieurs recommandations : améliorer et simplifier les contrôles douaniers via le datamining, l'intelligence artificielle et d'autres innovations technologiques ; contrôler les (e-)commerçants sur base d'une analyse de risques « afin de garantir une concurrence loyale » ; imposer des droits de douane sur les colis de moins de 150 euros ; améliorer l'échange de données entre États de l’UE et lancer un « passeport de produit digital » ; et enfin, appliquer de manière stricte le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA), censés encadrer les grandes entreprises technologiques et protéger les droits des consommateurs et des vendeurs sur les plateformes numériques, car « il est important que les entreprises qui ignorent les règles européennes, telles que les normes CE, ne puissent pas profiter d'une position concurrentielle déloyale », conclut Comeos, qui prévient que « si rien ne change, des emplois continueront à disparaître (…) infligeant de graves dommages à notre secteur ».
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