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Le tribunal civil de Malines a annulé vendredi la décision de justice qui validait une requête unilatérale de la direction belge de Decathlon contre les piquets de grève du personnel, rapporte La Libre ce lundi.
Les relations entre la direction belge de Decathlon et les syndicats sont loin d’être au beau fixe, et ce, depuis plusieurs années déjà. L’action menée en début de semaine dernière par le personnel du dépôt de Willebroek afin d’exhorter le management de l’enseigne à « respecter le dialogue social » n’est que le dernier épisode d’un conflit qui ne semble pas près de s’apaiser. Un conflit qui, au-delà des actions concrètes sur le terrain, se joue également devant les tribunaux. Aux piquets de grève menés ponctuellement dans son dépôt anversois dès 2022, Decathlon a rapidement répondu par une requête unilatérale devant le Tribunal de première instance d’Anvers, section de Malines, afin de les faire lever. Requête qui a été validée par la justice. Suite à cette décision, deux représentants du Setca-BBTK avaient déposé une tierce opposition à l’encontre de celle-ci et vendredi dernier, le tribunal civil de Malines a donné raison à ces derniers, écrit La Libre ce lundi. « Le juge a effectivement rendu un jugement qui est favorable à mes clients et qui va à l’encontre de la jurisprudence sur Delhaize », a confirmé auprès du quotidien francophone l’avocat Joris De Wortelaer, qui fait référence à la même requête qui avait été déposée par la chaîne de supermarchés au plus fort du conflit social consécutif à l’annonce de son vaste plan de franchisation. Toujours selon La Libre, le juge a estimé que la direction de Decathlon aurait dû utiliser une requête normale, et non unilatérale, pour identifier les personnes ayant pris part aux piquets de grève, ajoutant par ailleurs que cette même direction aurait dû participer à la concertation sociale pour éviter les actions syndicales. « Ce jugement est une condamnation tacite de la direction de Decathlon Belgique et une victoire pour le droit de grève », a encore estimé l’avocat membre du cabinet Bloom Law Firm.
Soulignons que cette affaire est différente de la plainte déposée par les syndicats Setca-BBTK et CNE-ACV en décembre dernier, au pénal cette fois, auprès de l’Auditorat du Travail de Malines pour absence de concertation sociale. « Cela fait cinq ans que l'entreprise sabote la concertation sociale. Nous avons maintenant rassemblé tous les PV de cette période et les avons réunis dans cette plainte », avait alors expliqué Pietro Tosi (CNE). Une plainte dirigée contre la filiale belge de Decathlon, mais aussi contre trois de ses managers qui sont accusés par les organisations syndicales d’empêcher le bon fonctionnement d'organes sociaux prévus par la loi, ce qui constitue une violation des conventions collectives et de la loi Renault.
Enfin, ajoutons que ce nouvel épisode judiciaire intervient alors que Decathlon vient d’annoncer, le 12 mars dernier, un vaste plan stratégique qui doit notamment conduire l’enseigne à faire le ménage dans ses marques propres, déployer un nouveau logo et globalement améliorer son image.
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