
Arnaud Ghys
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Arnaud Ghys
En dépit des changements importants qu'il souhaite mettre en place, l'accord de coalition du gouvernement Arizona avait jusqu'ici suscité moins de réactions sur le volet commerce que sur le plan des mesures d'austérité générales. Mais les partenaires sociaux haussent à présent le ton, à l'image du syndicat ACV Plus.
Le programme du gouvernement Arizona ambitionne de nombreuses réformes dans le secteur du commerce : annualisation du temps de travail, suppression de la règle du tiers temps minimum, ouvertures du dimanche libéralisées, recours aux flexi-jobs, travail de nuit, élargissement des heures d’ouvertures. Un catalogue de mesures qui déplaît au syndicat ACV Puls : "Le nouvel accord de coalition fédéral semble être une véritable bombe pour le secteur belge du commerce de détail, et ce sont surtout les employés des magasins qui risquent d'en payer le prix. Suppression du jour de fermeture obligatoire, plus de flexibilité dans les magasins, assouplissement du travail de nuit et règles plus strictes en matière de pensions : les mesures s'accumulent et sonnent l'alarme parmi les syndicats et les travailleurs," explique ACV Puls, qui considère que ces mesures fragiliseront la situation des travailleurs aux revenus les plus faibles : « Les emplois flexibles et les heures supplémentaires sont développés, mais qu'est-ce que cela signifie dans la pratique ? Qu'il reste encore moins d'emplois permanents », explique Kristel Van Damme. « Les employeurs ont carte blanche pour déployer leur personnel de manière encore plus flexible, mais pour les travailleurs eux-mêmes, il n'y a pratiquement plus de sécurité. Et comme si cela ne suffisait pas, les femmes qui prennent un congé de soins recevront bientôt une pension moins élevée. Ce n'est pas seulement injuste, c'est carrément scandaleux ». ACV Puls demande au gouvernement de proposer des solutions réalistes et donne déjà rendez-vous le 31 mars, date de la grève nationale, pour donner plus de force à ses revendications. « C'est un signal d'alarme », conclut Kristel Van Damme. « Si les politiciens n'écoutent pas, ils nous entendront dans la rue et dans les magasins."
Il est toutefois difficile aujourd'hui de savoir si tous les syndicats adoptent la même position de rejet catégorique. Lorsque Carrefour avait réuni les partenaires sociaux le 12 février dernier pour leur faire part de sa volonté de négocier un accord-cadre national autour des conditions d'ouvertures du dimanche pour ses magasins, les syndicats ABVV et CGSLB n'avaient pas manifesté un rejet de principe, alors que le SETCa avait fait savoir le lendemain à ses membres qu'il était opposé à des mesures considérées comme une dérégulation des conditions de travail, et qu'il souhaitait au contraire une harmonisation à la hausse des différentes commissions paritaires s'appliquant au commerce.
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