Made in Belgium La torréfaction ‘made in Belgium’ en recrudescence : Torrefactory

#4 Il y a bien entendu les incontournables du secteur du café mais il y a surtout une quarantaine d’autres entreprises, actives sur un marché plus local ou de niche, certaines officiant depuis plus d’un siècle et d’autres plus récentes. De l’achat des grains en passant par la torréfaction, nous sommes allés à la rencontre de quatre entreprises belges engagées dans la remise en valeur de l’or noir. Découvrez aujourd'hui Torrefactory. 

Torrefactory

Après avoir occupé durant une dizaine d’années différents postes au sein de la division cafés de Nestlé, Florent Henry lance, avec son associé Laurent-Emmanuel Dubuc, Torrefactory. “J’ai travaillé en tant que product manager et marketing manager et j’ai surtout accompagné le lancement de Nescafé Dolce Gusto, en partie à Bruxelles et durant quelques années en Italie”, relate l’entrepreneur. “Toutes ces années d’expériences m’ont clairement offert les bases pour créer mon entreprise, en 2018.” L’objectif de Torrefactory est de combiner la qualité du café avec un engagement durable (l’entreprise a été tout récemment certifiée B Corp) et social, via une rémunération juste pour le producteur et l’appel à une entreprise belge spécialisée dans le travail adapté (Axedis, spécialisé dans l’étiquetage et l’emballage). Les grains, achetés en direct, sont torréfiés à Mont-Saint-Guibert. “Nous opérons un processus personnalisé pour chaque café, dans le sens où nous ne dépassons pas une torréfaction à plus de 200 degrés. C’est plus lent qu’une torréfaction à grande échelle, et donc moins rentable, mais ce procédé permet véritablement de garder toutes les caractéristiques olfactives d’un grain.”

Avec une croissance quasi ininterrompue, qui culmine sur l’année écoulée à 30 %, on peut dire que Torrefactory connait un beau développement. Au départ spécialisé dans la distribution de café en entreprise, Torrefactory s’est ouvert plus récemment vers le retail. “Lors de la crise sanitaire, les collaborateurs des entreprises chez qui nous livrions souhaitaient retrouver leur café chez eux. Nous avons pivoté vers le canal physique, d’abord via un réseau de magasins spécialisés comme Bi’OK, Sequoia et Färm, et puis cette année 2024 vers la grande distribution. Nous distribuons en direct dans certains Delhaize (25 points de vente), chez Intermarché et depuis cet été chez Carrefour.” Mais comment expliquer un tel succès pour le café torréfié en Belgique ? “Les gens veulent connaitre l’origine du produit, la manière de consommer le café tout en retournant au local, même pour un produit comme le café, qui n’est par essence pas belge. Il y a également une question économique. N’oublions pas qu’un café en grains revient à plus de 20 centimes la tasse, alors qu’on est plutôt entre 30 et 50 centimes la tasse pour une capsule.”