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Malgré tous ses efforts, le secteur du chocolat continue d'afficher de mauvais résultats en matière de traçabilité, de déforestation et de travail des enfants. C'est ce qui ressort du Chocolate Scorecard, auquel le WWF a participé pour la première fois cette année. Des réglementations européennes strictes devraient permettre d'améliorer la situation, estime Marie Lebeau.
Depuis des années, le secteur du chocolat souffre d'une mauvaise réputation en matière de traçabilité, de respect de l'environnement, de déforestation et de travail des enfants, entre autres. Cette image ne pourra pas être corrigée immédiatement, si l'on consulte la Chocolate Scorecard, une étude réalisée par 37 organisations et universités. Elle examine chaque année les performances des entreprises du secteur dans ces domaines, sur la base de rapports volontaires établis par les parties prenantes elles-mêmes. Pour la première fois, le WWF a également participé à l'étude, explique Marie Lebeau, Sustainable Supply Chains Project Officer . "Il y a encore beaucoup de travail à faire dans le secteur du chocolat. Par exemple, nous constatons que seulement 49 % du cacao acheté est traçable. Pour les 51 % restants, les entreprises n'ont aucune idée de leur provenance. Seules 11 % des entreprises ayant participé à l'étude ont pu remonter leur chaîne d'approvisionnement jusqu'à la source. Il y a donc un gros problème de transparence".
La déforestation laisse également à désirer. "La Belgique importe principalement du cacao et du chocolat de Côte d'Ivoire et du Ghana, deux pays où le risque de déforestation est élevé. La plupart des entreprises ont une politique en matière de déforestation, mais ne l'appliquent pas toujours, n'ont pas d'objectifs clairs, ou ne demandent pas à leurs fournisseurs de les appliquer". Un coup de barre ferme ne saurait tarder, souligne Marie Lebeau. "D'ici quelques mois, un règlement européen entrera en vigueur, qui les obligera à prouver que leurs produits ne causent pas de déforestation et qu'ils respectent toutes les lois du pays de production. Ils auront deux ans pour s'y conformer, sous peine de se voir infliger de lourdes amendes." Le travail des enfants constitue un troisième problème majeur dans le secteur. "Selon les chiffres, 1,5 million d'enfants au Ghana et en Côte d'Ivoire, les deux pays où nous nous approvisionnons en cacao en Belgique, sont victimes du travail des enfants, souvent dans des conditions dangereuses. Nous espérons que cette étude sensibilisera les entreprises et les consommateurs et leur fournira des outils pour s'améliorer". Les entreprises participant à l'étude représentent 95 % de la consommation mondiale de chocolat.
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