En 2016, le consommateur belge a acheté autant de légumes frais et un peu moins de fruits que l’année précédente. Il a cependant dû consacrer un plus gros budget à ces deux catégories à cause de prix en hausse. Tel est ce qui ressort d’une enquête consommateurs réalisée par GfK auprès de 5 000 ménages pour le compte du VLAM.
Stabilisation de la consommation domestique de légumes
Le Belge moyen a acheté en 2016 juste autant de légumes frais qu’en 2015, à savoir 39,1 kg. La consommation domestique de légumes frais est d’ailleurs pratiquement stable depuis plusieurs années. Suite à la hausse du prix moyen de 2,36 euros par kilo en 2015 à 2,44 euros en 2016, GfK observe néanmoins une augmentation des dépenses de 3,4 %, à 95,40 euros par habitant.
« Le prix des fruits et légumes n'est pas prêt à diminuer cette année. La récolte de 2017 ne s'annonce pas bonne, ni pour les produits locaux (essentiellement arboricoles; cerises, pommes, poires), ni pour certains produits exotiques (vanille,…). Mais ce qui est paradoxal, c'est que même une hausse des prix de 10% ne permettra pas une appréciation des revenus des agriculteurs, car une grande partie des marges brutes est absorbée par les ressources primaires: il faut 10 calories pétrochimiques (engrais, chauffage, transport) pour créer 1 calorie nutritionnelle en agriculture... De quoi se poser des questions quant à notre système actuel et futur » commente Pierre-Alexandre Billiet, expert en retail chez Gondola.
Pratiquement tous les ménages belges achètent des légumes frais, et ce en moyenne 58 fois par an. Les Flamands et les ménages issus des couches sociales les plus aisées achètent proportionnellement plus de légumes frais que les Wallons et les ménages appartenant aux classes moyennes et inférieures. Au sein du segment des légumes frais, les légumes transformés préemballés poursuivent leur progression, passant de 3,3 kg par habitant en 2015 à 3,6 kg en 2016. Ils représentent par conséquent 9 % du volume et 16 % des dépenses en 2016.
Légère baisse de la consommation domestique de fruits
L’année dernière, le Belge a acheté un peu moins de fruits frais qu’en 2015. La consommation domestique de fruits est passée de 47 kg par habitant à 46,6 kg par habitant en 2016, soit une baisse de 0,9 %. Après une stabilisation en 2015, les fruits reprennent le mouvement à la baisse amorcé ces dernières années. Comme pour les légumes, la hausse du prix moyen a entraîné un accroissement des dépenses en fruits, de 111,8 euros par habitant en 2015 à 116,7 euros en 2016 (+4,4 %). Un ménage belge moyen achète des fruits 51 fois par an. Les ménages flamands sont de plus gros consommateurs de fruits que les wallons. Les personnes plus âgées achètent également davantage de fruits que les jeunes.
La tomate est le légume le plus populaire
La tomate conserve sa première place au sein de l’assortiment de légumes avec une consommation domestique de 6,0 kg par habitant, suivie par les carottes (5,8 kg par habitant) et l’oignon (4,4 kg par habitant). Au sein du segment des tomates, les tomates cerises gagnent du terrain au détriment des variétés ordinaires. En valeur, les tomates cerises sont même aujourd’hui le plus important segment au rayon des tomates. Les légumes ayant enregistré les plus fortes progressions en 2016 sont les différentes variétés de salade (autres que la laitue pommée ; roquette en tête), les courgettes, les épinards et les aubergines. Les légumes en perte de vitesse sont entre autres la laitue pommée et le chou-fleur.
Les Flamands ont un penchant pour les poivrons, les poireaux, les champignons, le brocoli, le chou-fleur, les choux de Bruxelles et les épinards, alors que les oignons, les chicons, les courgettes, les salades, les échalotes, les endives et les aubergines ont les faveurs des Wallons. Les Bruxellois sont les plus gros amateurs de tomates, de concombre et de haricots verts. Les variétés de légumes qui séduisent surtout les jeunes ménages sont les tomates, les carottes, les poivrons, les courgettes, les champignons, les concombres, les aubergines et les salades. Les ménages plus âgés optent plutôt pour les chicons, les poireaux, les différentes sortes de choux, la laitue pommée, le céleri, l’échalote et les asperges.
La pomme, fruit préféré des Belges
Le fruit le plus consommé en 2016 est une nouvelle fois la pomme (8,4 kg par habitant), suivie par les bananes (7,5 kg par habitant) et les oranges (7,3 kg). La consommation domestique de pommes diminue toutefois d’année en année. Sa part en volume dans le panier des fruits est passée de 21 % en 2008 à 18 % en 2016. Les oranges, les poires et les pamplemousses voient aussi leur part reculer. Parmi les fruits en progression, on peut citer les melons et les petits fruits comme les framboises, les myrtilles et les figues. Les jeunes ménages ont une préférence pour les pommes, les bananes et les melons. Les ménages plus âgés se tournent davantage vers les oranges, les poires, les pêches, les nectarines…
Au rayon des pommes, la Jonagold reste le numéro un incontesté avec une part en volume de 42 %. La consommation domestique de Jonagold baisse cependant elle aussi d’année en année. En 2008, le Belge moyen avait acheté 5,4 kg de Jonagold, contre seulement 3,6 kg par habitant en 2016. Depuis huit ans, la Pink Lady enregistre la plus forte croissance. Il s’agit de la 2e variété de pomme la plus vendue, avec une consommation de 0,9 kg par habitant. En 2016, la Pink Lady a cependant accusé un léger repli. La plus forte progression de l’année 2016 est signée par la Braeburn (de 0,2 à 0,4 kg par habitant).
Le supermarché reste leader du marché
Près de la moitié (49 %) du volume de fruits et légumes frais s’est vendue dans la DIS 1 (hypermarchés et grands supermarchés). C’est 0,5 point de pourcentage de plus qu’en 2015. Le hard discount (Aldi et Lidl) détient une part en volume de 24 %. Après plusieurs années d’augmentation entre 2010 et 2015, GfK a constaté une stabilisation du hard discount en 2016. Les supermarchés de proximité sont également restés stables avec une part en volume de 14 %. Les supermarchés ont donc totalisé une part de 87 % en 2016. Les fruits et légumes frais sont de plus en plus vendus en supermarché, au détriment des marchés, des marchands de légumes et de la vente directe.