"Nous sommes inquiets pour l'avenir du retail en Belgique." Avec ce message, les syndicats demandent aux fédérations sectorielles Comeos et Unizo de se mettre autour de la table pour discuter de l'avenir du commerce. Comeos se dit prêt à le faire, mais souligne que les visions sont différentes.
Les syndicats sont préoccupés par l'avenir du commerce de détail alimentaire et non alimentaire dans notre pays. Inno, dont on a appris que plus de la moitié du personnel reste à la maison, illustre la difficulté de la situation actuelle, disent-ils. Les supermarchés, ainsi que commerces de mode et autres types de bien, sont aux prises avec les conséquences du Corona, de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, des consommateurs qui limitent leurs dépenses et de la guerre en Ukraine qui accroît le sentiment d'incertitude. "Dans les supermarchés, la situation est difficile car il y a tout simplement trop de concurrence. À cela s'ajoute aujourd'hui l'augmentation des prix", déclare Jan De Weghe, du syndicat socialiste. "Il y a aussi un manque de personnel. Dans certaines régions, comme la Flandre occidentale et la Campine, c'est un problème, en Flandre orientale, cela le devient progressivement. Nous avons conclu des accords fédéraux avec Lidl et Aldi pour alléger la charge de travail, mais comme il n'y a pas de personnel disponible, c'est difficile. Pour le personnel, c'est très frustrant."
Pas rentable
Il y a aussi des problèmes dans les commerces non alimentaires, surtout s'ils n'ont pas ou pas suffisamment développé l’e-commerce, comme Inno. "On nous reproche, en tant que syndicats, d'être difficiles sur ce point, mais citez une seule entreprise dans laquelle nous aurions fait de l'obstruction", déclare Jan De Weghe. "Les ventes via web marchand sont bonnes pour la visibilité, mais elles sont souvent non- rentables. Tout doit être rapide et bon marché, les marges bénéficiaires sont faibles. Nous nous demandons ce que tout ceci va donner à long terme et à quoi ressemblera l'avenir. Nous voulons en discuter avec les fédérations sectorielles Comeos et Unizo, mais elles s’abstiennent pour l'instant et reportent les discussions."
Une vision différente
Comeos veut bel et bien s'asseoir autour de la table, dit son porte-parole Hans Cardyn. "La vision des syndicats est très différente de ce que nous pensons être nécessaire pour l'avenir. Le commerce se numérise et s'internationalise. Cela signifie que nos principaux concurrents commerciaux ne sont plus en Belgique, mais à l'étranger. Il suffit de penser aux commandes de l’e-commerce, qui profitent aujourd'hui largement aux boutiques en ligne et aux centres de distribution étrangers. Le consommateur a changé en raison du commerce électronique et la question est de savoir comment y répondre. Je crains que nous ayons des visions différentes à ce propos."