Pénuries et étiquetage : les mesures « pragmatiques » des autorités
Les autorités ont dévoilé lundi les mesures temporaires qui vont être mises en place afin d’assurer la bonne information des consommateurs en cas de modification de la composition d’un produit alimentaire. Une décision qui fait suite aux pénuries provoquées par la guerre en Ukraine.
En raison du conflit russo-ukrainien, les pénuries dans le secteur alimentaire se sont multipliées ces dernières semaines, l’huile de tournesol en tête. Pour tenter d’y faire face, les industriels ont été contraints de modifier les recettes de certains de leurs produits via des ingrédients de substitution. Problème : le processus d’étiquetage et d’emballage d’un produit s’étale généralement sur plusieurs mois, un temps bien trop long pour coller à l’urgence de la situation. C’est pourquoi la Fédération de l'industrie alimentaire belge (Fevia) appelait depuis le mois dernier les autorités belges à faire preuve de flexibilité en la matière en cas de reformulation d’un produit alimentaire. Un appel qui semble avoir été entendu.
Les principaux points du plan d’action des autorités :
- Tous les opérateurs agroalimentaires devront signaler les changements de composition auprès du SPF Economie.
- Une page d’information reprenant les marques et producteurs qui ont adapté leurs produits sera consultable sur le site du ministère.
- Le SPF Santé publique et l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) seront également informés des changements.
- Des affiches informatives à l’attention des consommateurs devront être placées de manière visible dans les points de vente.
- Aucune souplesse d’étiquetage ne sera tolérée en ce qui concerne les substances allergènes.
Pas d'harmonisation au niveau européen
« Dans les grandes lignes, nous sommes satisfaits des mesures annoncées », déclare Nicholas Courant, responsable communication de la Fevia. Concrètement, la plateforme du SPF Economie devrait être opérationnelle dès le 19 avril prochain, avance le porte-parole. À partir de ce moment-là, les entreprises pourront y annoncer les reformulations de recettes. Cela permettra d’informer d’une part les consommateurs et d’autre part les entreprises et supermarchés qui pourront ensuite mettre en place un affichage en magasin. « Nous avons eu un excellent dialogue avec les différentes autorités impliquées et il est clair que la volonté de proposer une solution pragmatique est bien présente », ajoute le représentant de la Fevia. « Mais il faudra voir à l'usage si ce sera effectivement le cas. »
L’optimisme de Nicholas Courant ne l’empêche cependant pas de d’ores et déjà plaider pour qu’une évaluation du système puisse être effectuée dans un avenir proche, soulignant le fait que les nouvelles règles portent pour l'instant spécifiquement sur l’huile de tournesol et ses autres dérivés. Autre bémol selon la Fédération de l'industrie alimentaire : les mesures prises par les autorités belges portent uniquement sur le marché national, sans harmonisation au niveau européen à ce stade. Le gouvernement belge devrait toutefois plaider prochainement en ce sens auprès de l’UE.