#5 Les votes ont été comptés et de nouvelles coalitions sont en place. Les élections du 9 juin ont fait des gagnants et des perdants, chacun ayant son propre point de vue sur le retail, l'alimentation et le commerce électronique. Gondola avait sondé leurs opinions pour le numéro spécial de fin d'année Vision 2024. Découvrons-les une nouvelle fois dans une série quotidienne d'articles, à l'occasion des résultats du dernier scrutin. Aujourd'hui : le PTB.

Quels sont les projets du PTB pour le retail ?

La Flandre s'est beaucoup droitisée depuis le 9 juin, mais le PTB a réussi à se maintenir en tant que parti d'extrême gauche. Il y a peu de chances que le parti de Raoul Hedebouw soit aux commandes, mais il peut encore exercer une influence depuis l'opposition. Vous trouverez ci-dessous les positions du PTB en matière de retail.

1) Faut-il limiter le nombre de supermarchés dans notre pays ?

Le gouvernement doit veiller à ce que les entreprises respectent les accords sur le travail, les salaires et les conditions de travail. La législation belge est apparemment à ce point libérale que les chaînes de supermarchés étrangères viennent y mener leur bataille concurrentielle. Elles répercutent les coûts sur le personnel : moins d’engagements permanents, plus de jobs d’étudiant, des pénuries structurelles de personnel. Primo, nous voulons donner aux syndicats la possibilité de fixer un pourcentage maximum de travailleurs intérimaires par le biais d’une concertation sociale. Deuxio, nous voulons obliger les entreprises à donner automatiquement un CDD aux travailleurs qui ont eu un contrat d’intérim pendant six mois. Tertio, nous supprimons la loi sur les salaires pour redonner aux syndicats la liberté de négocier librement des augmentations de salaire. Par ces mesures, nous voulons offrir un bon statut dans l’ensemble du secteur.

2) Faut-il modifier les commissions paritaires dans le secteur du retail ?

Le balisage des commissions paritaires résulte d’un accord entre les partenaires sociaux, mais le gouvernement doit le ratifier et peut donc faire pression. Nous soutenons les syndicats dans leur demande d’harmonisation vers le haut des barèmes et des conditions de travail. Nous voulons également modifier la loi pour que plusieurs magasins ‘indépendants’ d’un même opérateur soient considérés comme une seule entreprise, avec une représentation syndicale.

3) L’Observatoire des prix du SPF Économie analyse les prix pratiqués par les supermarchés. Appartient-il au gouvernement de veiller à ce que les prix ne soient ni trop élevés ni trop bas ?

Les grandes multinationales de l’alimentaire augmentent leurs prix pour accroître leurs marges bénéficiaires. Les supermarchés ne font qu’ajouter à cette situation. Ils réalisent des bénéfices records alors que de plus en plus de travailleurs souffrent de la faim. Cela fait plus d’un an que nous tapons du poing sur la table pour obtenir un gel des prix des produits de base, en ce compris les denrées alimentaires.

4) Êtes-vous favorable à un système de consigne sur les canettes et les bouteilles en plastique ?

Nous ne sommes pas opposés au principe, mais nous voulons qu’il soit mis en œuvre de manière équitable et efficace. En d’autres termes, la responsabilité de la collecte et du traitement des emballages vides devrait incomber aux producteurs. C’est actuellement le cas pour les bouteilles de bière en verre, entre autres, et cela fonctionne : il est rare que l’on voie des bacs de bière abandonnés dans la nature. Nous voulons éviter que le monde de l’entreprise essaie à nouveau de se décharger de sa responsabilité sur le consommateur.

5) En matière d’e-commerce, la Belgique reste à la traîne par rapport à ses voisins. Pensez-vous que des mesures devraient être prises pour rattraper ce retard ?

L’e-commerce peut être un complément utile à l’offre du retail mais il ne doit pas être utilisé à mauvais escient pour dégrader les conditions de travail. Nous voulons interdire le travail de nuit dans les centres de tri. Il est non seulement mauvais pour la santé mais il pèse également lourdement sur la vie sociale. Il doit donc rester une exception. Nous voulons également rendre les entreprises d’expédition responsables des conditions de travail de leurs sous-traitants. Enfin, nous préconisons la création d’un fonds de soutien aux PME et aux indépendants afin de les aider à développer leurs activités d’e-commerce. L’argent de ce fonds devrait provenir d’une taxe sur les surprofits réalisés par les plus gros acteurs pendant la pandémie.

CD&V

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Cet article est extrait l'édition Vision 2024. Abonnez-vous pour découvrir des contenus similaires !

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