Les initiatives écologiques se multiplient à tous les étages de l’économie et le commerce de détail n’est pas en reste. Voici 4 start-ups, belges ou non, qui ambitionnent de participer au verdissement d’un secteur qui représente plus de 10% du PIB de la Belgique.
Resortecs
L'un des secteurs les plus réputés pour son fort impact environnemental est celui de la mode. Entre des cycles de vente toujours plus courts et un recyclage souvent jugé trop cher par les grandes marques, ce sont quelque quatre millions de tonnes de textiles qui finissent chaque année dans une décharge ou un incinérateur, rien qu’en Europe. Dans l’espoir de mettre fin à cet immense gâchis, la start-up belge Resortecs a mis au point une technologie qui repose sur l’utilisation d’un fil à coudre thermofusible (qui fond sous l'effet de la chaleur) et de boutons à rivets afin de faciliter le désassemblage des vêtements. La méthode ne demande par ailleurs aucun changement de fabrication ou de conception de la part des fabricants. Selon le fondateur de la jeune entreprise, Cédric Vanhoeck, la méthode inédite de Resortecs ouvre la porte à une industrialisation du recyclage de vêtements, avec à la clé une réduction des émissions de CO2 et une baisse des coûts en matière de gestion des invendus. Selon L’Echo, la technique sera testée à partir de ce mois-ci avec l’arrivée en Belgique d’un premier ‘four de désassemblage’ qui, avec d’autres appareils, permettra de trier jusqu’à 1.500 vêtements par heure. Les géants H&M et Décathlon, entre autres, se sont d’ores et déjà montrés intéressés.
Frugalpac
Selon l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), la production d’une bouteille de vin en verre de 75 cl entraîne l’émission de 1,1 kg de CO2, dont 46% dépend directement du contenant, y compris le bouchon, l’étiquette, etc. Rien qu’en Belgique, ce sont environ 400 millions de ces flacons qui sont débouchés chaque année. Même si une partie de ces bouteilles sont consignées et donc réutilisées, cela pèse tout de même lourd sur la balance environnementale… Face à ce constat, l’entreprise britannique Frugalpac, fondée en 2016, a conçu une bouteille constituée à 94% de carton recyclé. Une poche en plastique s’ajoute au dispositif afin d’assurer une bonne conservation, mais les deux parties sont facilement séparables pour permettre le tri sélectif. Selon une étude de l'entreprise de certification Intertek citée par Trends-Tendances, une ‘Frugal Bottle’ affiche une empreinte carbone inférieure de 84% par rapport à une bouteille classique. De plus, le nouveau contenant en carton affiche un poids cinq fois inférieur (83 grammes), ce qui limite les émissions liées au transport. L’été dernier, Delhaize a décidé de tenter le pari de la bouteille en carton en devenant la première enseigne du pays à commercialiser du Planet B, un vin rouge espagnol bio vendu à 7,99 euros. Une initiative qui ne semble pas (encore ?) avoir fait des émules. La bouteille en carton parviendra-t-elle à mieux s’imposer que les ‘bags in box’ (BIB), certes en progression mais qui ne dépassent que de peu les 5% de parts de marché dans notre pays ? Ce sera aux consommateurs de trancher, l’étiquette jouant un rôle particulièrement prépondérant en matière de vin.
Superzero
Face à l’accumulation des bouteilles en plastique à usage unique dans le secteur des produits ménagers, Olivier Potvin a eu l’idée en 2019 de créer un distributeur proposant ce type de liquides en vrac assorti de flacons réutilisables. Une tendance qui se développe depuis lors dans notre pays. Des distributeurs de Superzero ont désormais été installés dans plusieurs dizaines de commerces : des magasins bio (Bio-Planet, Färm, Sequoia…), mais également certains supermarchés Delhaize, Carrefour ou Match. Ambitieuse, la start-up bruxelloise vise le placement de 400 distributeurs d'ici la fin de l'année 2022. La gamme Superzero compte pour le moment quatre produits (nettoyant multi-usage, liquide vaisselle, lessive et adoucissant). Tous sont écologiques, composés à plus de 99% de substances naturelles et fabriqués en Belgique. Selon la jeune pousse, son initiative a d’ores et déjà permis d’éviter que près de 5.000 bouteilles à usage unique ne finissent à la poubelle.
Urbike
Lancée en 2018, la coopérative spécialisée dans la livraison de marchandises à vélo Urbike est née du projet ‘BCklet’, dont l’objectif est de tester à Bruxelles un projet pilote de distribution last-mile en deux roues. Équipés d’une remorque, les vélos cargos d’Urbike peuvent déplacer jusqu’à 180 kilos, qu’il s’agisse de colis, médicaments ou produits alimentaires secs, frais ou sous température contrôlée. Après un peu plus de trois ans d’existence, Urbike a déjà effectué quelque 45.000 livraisons, soit 300 tonnes de marchandises, sur près de 100.000 kilomètres. Selon le site de l’entreprise sociale et solidaire, ce travail effectué à vélo a permis d’éviter l’émission de 25 tonnes de CO2. Plusieurs grands noms se sont associés à ce projet, dont Delhaize, Decathlon, Multipharma ou encore bpost. « Les camionnettes ont le double désavantage d’aggraver la congestion du trafic et, si elles ne sont pas électriques, de provoquer d’importantes émissions de CO2. Les vélos-cargo du projet BCklet prennent nettement moins de place, ne causent aucun embouteillage et n’émettent pas de CO2 », résumait Barbara Van Speybroeck, responsable de la communication chez bpost, lors du lancement du partenariat.
Anthony Planus