C’est à Seattle qu’Amazon a ouvert son premier magasin ‘en dur’. Les quelques magasins physiques que le géant américain a déjà ouvert cette année n’étaient que des points d’enlèvement alors que ‘Amazon Books’ est une librairie à part entière.
Outre les livres, Amazon Books propose également d’autres produits estampillés Amazon, comme l’e-reader Kindle, l’Echo (qui répond aux interrogations de l’utilisateur), la Fire TV (une box-streaming à connecter sur la télévision) et les Fire Tablets. Les clients pourront tester les appareils en magasin et poser leurs questions au personnel. Ce département n’occupe que peu d’espace.
Si la librairie Amazon n’est pas très différente d’une librairie traditionnelle, il existe cependant une forte interactivité avec le webshop. Le stock est constitué en fonction du succès des livres sur le site, de leurs ‘ratings’ et de l’avis des ‘curateurs’. Sous chaque livre sont affichés des commentaires glanés sur le webshop. Si l’on en croit les premières photos diffusées par Amazon, sa librairie est on ne peut plus classique, avec différentes sections. La principale différence tient au fait que les livres sont présentés couvertures tournées vers l’avant. Les prix sont identiques à ceux du webshop.
L’Amazon Books est située dans le ‘Village’ de l’université de Seattle. Il ne s’agit pas d’un pop-up store ouvert pour les fêtes de fin d’année mais bien d’un magasin permanent. La presse américaine suppute déjà que d’autres ouvertures devraient suivre, un peu partout dans le pays. Une situation ironique dans la mesure où de nombreuses librairies ont dû fermer leurs portes face à la concurrence de sites de vente en ligne comme… Amazon.
Une logistique omnichannel
Ce passage d’Amazon dans le monde des magasins physiques n’a rien de particulièrement surprenant. Alors qu’au début de l’ère de l’e-commerce on pensait que l’on et l’offline exigeaient des canaux logistiques distincts, il apparaît aujourd’hui que mêler les deux canaux est moins coûteux et plus efficace. La logistique omnichannel permet d’acheter un article online et de le faire livrer chez soi ou de l’enlever en magasin (et inversement), d’acheter un produit online et de le renvoyer ‘physiquement’, et d’autres variantes encore. En Belgique, Bel&Bo et DPD utilisent déjà ce modèle. Il est vraisemblable que l’on pourra retirer dans le magasin d’Amazon d’autres articles Amazon que des livres commandés online. Cette philosophie – un webshop doublé de magasins physiques – est depuis longtemps appliquée par l’e-tailer néerlandais Coolblue qui dispose d’une série d’implantations aux Pays-Bas et en Belgique. Les clients peuvent y découvrir les appareils électroniques et questionner le personnel sur leur fonctionnement.
Livraison à meilleur coût
On sait que, souvent gratuits, la livraison à domicile et les retours coûtent cher aux webshops et peuvent même en affecter la rentabilité. L’ensemble du secteur tente donc de limiter les livraisons à domicile en offrant un mix de possibilités d’enlèvement. Amazon teste actuellement des coffres d’enlèvement et des ‘magasins’ où des articles peuvent être enlevés ‘sameday’.