Lactalis (Président, Galbani…) est en négociations plus qu'avancées avec le groupe Bel (La Vache qui Rit, Kiri, Babybel, Boursin…) pour le rachat de la marque de fromage Leerdammer.

Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, estime la valeur de cette acquisition à 600 millions d’euros, payable non pas pas en cash, mais à travers la cession de la plupart des actions que détient son groupe dans Bel, ramenant sa participation de 24,1% à 0,9%. Leerdammer faisait partie du portefeuille du groupe Bel depuis 2002. Le périmètre en jeu dans cette cession comprend Royal Bel Leerdammer NL, Bel Italia, Bel Deutschland.

Cette opération permet au groupe Bel de reprendre son indépendance. Aujourd’hui, le groupe familial s'affirme comme le leader du snacking fromager. En 2020, Bel affichait un chiffre d'affaires de 3,45 milliards d'euros et un bénéfice net de de 144 millions d’euros, en croissance de 18,4%. La cession de Leerdammer devrait faire baisser le chiffre d'affaires autour de 3 milliards d'euros. Mais le groupe vise surtout le rééquilibrage de son portefeuille vers des produits fruitiers ou des alternatives végétales au fromage, suite à des acquisitions faites sur ces segments.

De son côté, Lactalis met la main sur une très belle marque, après la reprise récente des fromages Kraft-Heinz pour 2,7 milliards d'euros. Lactalis consolide avec Leerdammer son statut mondial en s'appropriant quatre sites de production en Ukraine et en Hollande, et en ajoutant les 500 millions d’euros du chiffre d’affaires de Leerdammer au sien propre, ainsi que les 25 millions de bénéfice opérationnel que génère la marque.