Carole Boelen
Outre son offre bio large en magasins conventionnels, Carrefour dispose en France de plusieurs réseaux dédiés. Le distributeur tranche en faveur de ses acquisitions Bio c' Bon et SoBio, et efface son enseigne Carrefour bio.
Le Groupe Carrefour n’a pas seulement spectaculairement mis en avant son agenda durable avec Act4Food, ni annoncé sa vocation de rendre le bio plus accessible à tous. Il a aussi acquis deux enseignes bio spécialisées : SoBio et récemment Bio c’Bon. A quoi bon racheter une enseigne si ce n’est pas pour capitaliser sur sa notoriété et sa clientèle acquise ? Plusieurs confrères français confirment aujourd’hui une hypothèse déjà posée lors de la reprise de Bio c’Bon. Celle-ci condamnerait en France le réseau des magasins Carrefour Bio, qui passeront pour une bonne part sous bannière Bio c’ Bon, ou sous une enseigne Carrefour City ou Carrefour express là où un conflit est possible ou lorsque le potentiel est incertain.
Sur ce marché du bio très dynamique en France, Carrefour pose donc le choix logique de s’appuyer sur des enseignes pure players plutôt que de décliner son enseigne généraliste. A Bio c’ Bon le territoire des magasins urbains, à SoBio celui des petits supermarchés spécialisés. Et exit Carrefour Bio. Le tout est destiné à se développer via la franchise.
L’évolution ne concerne que la France. Rappelons que Bio c’ Bon continue en Belgique à voler de ses propres ailes et n’a pas été concernée par le rachat du parc français. Quant à Carrefour Bio, il ne s’agit chez nous que d’un unique magasin laboratoire, à Woluwe-Saint-Lambert. Toutefois, il serait étonnant que la stratégie locale belge de développement diverge radicalement de l’analyse du groupe, qui a manifestement tranché, sur les petits formats urbains, sur des enseignes dédiées.
