La seconde main est à la mode, et cette dernière l’a bien compris. En moins d’un an, les initiatives de ce type se sont multipliées dans le secteur. Dernière en date : l'enseigne française Camaïeu a lancé début novembre un nouveau service baptisé ‘Comeback’, qui permet à ses clients d’échanger les vêtements qu'ils ne portent plus contre un bon d'achat.
Contrairement à son projet de vide-dressing en ligne testé en 2018, Camaïeu a cette fois décidé de centrer sa formule de seconde main sur ses magasins physiques. Pour l’instant, les clients de l’enseigne française de mode féminine peuvent rapporter leurs vêtements dans 13 boutiques (sur les plus de 500 que compte la chaîne en France) où ils seront ensuite exposés dans un corner dédié. Seuls les articles arborant encore l'étiquette mentionnant Camaïeu sont repris, et ils doivent par ailleurs être en très bon état (pas de tâche, de trou…), lavés et repassés. Précisons également que reprises et reventes se font selon une grille tarifaire préétablie : respectivement 5 et 7 euros pour un pantalon, 13 et 15 euros pour un manteau, etc. « Pour être tout à fait transparent, deux euros d’écart sont appliqués entre le prix de reprise et le prix de revente des articles, qui correspondent aux frais de gestion et à la TVA », explique Camaïeu.
H&M, Zalando…
Inspirées notamment par l’énorme succès de plateformes de revente en ligne comme Vinted, les initiatives liées au réemploi se sont multipliées ces derniers mois dans un secteur de la mode régulièrement pointé du doigt pour son fort impact environnemental. Au printemps dernier, le géant suédois H&M a par exemple étendu les activités de sa plateforme d'occasion Sellpy à une vingtaine de pays supplémentaires, dont la Belgique. Son fonctionnement ? Les utilisateurs vendeurs envoient gratuitement leurs vêtements déjà portés à Sellpy via des sacs spéciaux. La plateforme se charge de leur revente et reverse un pourcentage de 40% minimum au précédent propriétaire. Si les articles ne se vendent pas, ils sont donnés à des œuvres caritatives ou bien recyclés. Et l’année dernière, c’était le géant allemand de l’e-commerce Zalando qui lançait dans plusieurs pays, dont le nôtre, sa formule ‘Pre-owned’ via laquelle les clients peuvent acheter et échanger des vêtements d’occasion contre du crédit pour d'autres achats ou soutenir une œuvre de bienfaisance.
Mais aussi Cora ou Gucci
Preuve supplémentaire de l’ampleur du phénomène, tant des hypermarchés que des marques de luxe se sont lancés dernièrement sur le créneau de la seconde main. C’est notamment le cas de Cora, qui a installé en début d’année un corner ‘Mon dressing d’occasion’ dans plusieurs de ses points de vente, en collaboration avec l’entreprise spécialisée Patatam. Tout comme de Gucci, qui a lancé fin septembre Gucci Vault, une plateforme digitale dédiée à la revente de ses articles vintages, ceux-ci étant préalablement remis à neuf, voire customisés, par les artisans de la griffe italienne… Avec de la bonne volonté de la part des enseignes et des clients, on constate que la mode peut véritablement être un éternel recommencement.