La multinationale anglo-néerlandaise Unilever va se séparer de son activité margarines. Le portefeuille de marques, parmi lesquelles Becel ou Planta, est donc placé dans l'étalage.
Après avoir récemment rejeté l'offre de reprise de Kraft Heinz, l'état-major du Groupe Unilever était soumis à la pression d'actionnaires réclamant une rentabilité accrue. L'idée de céder son portefeuille de "spreads" - ou corps gras tartinables - avait été évoquée dans ce cadre, elle est aujourd'hui confirmée parmi les trois mesures via lesquelles le CEO Paul Polman entend augmenter les profits.
Les glaces rejoignent les autres produits food
Première mesure: Unilever va fusionner sa division glaces (Ola, Magnum, Ben & Jerry's...) avec sa division alimentaire (Knorr, Calvé, Lipton ...). Cette nouvelle business unit sera batisée Food & Refreshment , et son siège sera installé aux Pays-Bas.
Becel, Planta & co à vendre
Unilever va donc aussi se séparer de ses margarines. "Après une longue histoire au sein de l'entreprise, nous avons jugé que l'avenir de la division Spreads se situait hors du groupe" déclare celui-ci dans un communiqué. Unilever souhaite vendre cette division, représentée dans les linéaires belges par des marques telles que Becel, Planta ou Bertolli. Au cours d'une interview radiophonique sur la BBC, Paul Polman a confirmé que la catégorie des margarines était en déclin, et qu'elle gagnerait à être gérée par d'autres. Au rang des potentiels acheteurs, la rumeur pointe les fonds d'investissements Bain Capital, CVC (lui-même en passe de se séparer de Continental Foods) et... Kraft Foods, l'auteur de cette récente tentative d'achat sur l'ensemble d'Unilever. En quittant ce marché, Unilever rompt avec ses racines, puisque l'entreprise était née de la fusion du néerlandais Margarine Unie et du producteur de savon britannique Lever Brot
Simplification juridique
Unilever va aussi revoir sa structure au regard du droit britannique et néerlandais. Objectif déclaré: "simplifier, et accroître la flexibilité stratégique". Il n'est pas impossible qu'un choix soit fait entre une cotation en Bourse à Londres ou Amsterdam.
Plan d'économies
L'entreprise va enfin procéder à des économies: les coûts doivent baisser de 6 milliards d'euros d'ici à 2019, plutôt que des 4 milliards annoncés préalablement. Unilever promet un dividende plus élevé aux actionnaires, et va procéder à un rachat de ses propres actions à concurrence de 5 milliards d'euros. Des décisions qui ne sont pas innocentes, quelques mois après la tentative d'acquisition lancée par Kraft Heinz.