Fevia tire la sonnette d’alarme : 2 entreprises alimentaires sur 3 sont en mauvaise posture tandis que 4 sur 10 risquent même de sombrer en cas de nouveau coup dur économique, affirme la fédération sectorielle, sur base d’une étude sur la résistance aux chocs commandée à Graydon.

En établissant un score de résistance aux chocs économiques, Graydon est à même de déterminer dans quelle mesure une entreprise est capable d’absorber un ou plusieurs chocs. Le bilan de la dernière étude du bureau d’information commerciale portant sur les entreprises du secteur des boissons et des aliments est pour le moins inquiétant. Alors que 87% des entreprises étaient en très bonne santé avant la crise du Covid, 66% d’entre elles se retrouvent aujourd’hui dans une position où elles ne sont plus suffisamment résistantes aux chocs, révèle l’analyse de Graydon. Pire : pour 40% de ces entreprises alimentaires, la situation est même « carrément précaire ».

Téléchargé dans un communiqué de la Fevia 08/09/2022
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Les causes de cette situation sont bien sûr connues : guerre en Ukraine, explosions des coûts, Covid…, mais c’est surtout la succession de ces crises qui menace aujourd’hui de faire sombrer un grand nombre d’entreprises. « D’un côté, la part des entreprises alimentaires belges ayant un score de résistance aux chocs alarmant a diminué grâce aux mesures de soutien corona. D’un autre, beaucoup de ces entreprises sont restées dans la zone de danger, entre autres à cause de l’impact du variant Omicron. Entre-temps, presque tous les coûts ont atteint des sommets sans précédent », souligne Fevia. Or, seulement la moitié des entreprises du secteur ont obtenu une augmentation de prix de la part des supermarchés en 2022, pointe la fédération. Et dans la plupart des cas, les hausses représentaient moins de la moitié de l’augmentation des coûts, ajoute-t-elle. Enfin, Fevia redoute également l’indexation des salaires de plus de 10% qui attend encore les entreprises en janvier prochain.

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« L’heure est grave »

« La combinaison de coûts historiquement élevés pour les matières premières, l’énergie et les salaires devient intenable pour nos entreprises, surtout si elles ne peuvent pas les répercuter sur leurs clients, principalement les supermarchés », résume Bart Buysse, CEO de Fevia. Celui-ci en appelle aux responsables politiques, ainsi qu'aux partenaires de la chaîne agroalimentaire, à agir dès à présent. « Nos entreprises fournissent des emplois et des investissements dans notre pays depuis des années », rappelle le responsable. « Mais aujourd’hui, elles ont besoin d’un soutien et de solutions concrètes. Nous le signalons depuis des mois. L’heure est grave. Ne pas agir maintenant, c’est de la non-assistance à personne en danger ! » C’est pourquoi la Fevia demande la mise en place de différentes mesures destinées à soulager les entreprises du secteur, non seulement en matière de maîtrise des coûts énergétiques ou salariaux, mais également au niveau des reports de paiement ou encore de l’accès au chômage temporaire.