Fin 2022, le Parlement européen a adopté la directive Corporate Sustainability Reporting (CSRD) qui impose aux entreprises de publier des rapports transparents et détaillés sur des sujets liés au développement durable : l’environnement, les questions sociales et la gouvernance. Le développement durable est au cœur des activités Coöperatie Hoogstraten car toute sa mission tourne autour de la durabilité : rendre les fruits et légumes frais accessibles, de manière transparente, en investissant dans les personnes, les partenariats, le partage des connaissances et l’innovation. Jan Engelen, responsable du marketing, explique comment la coopérative se prépare à satisfaire à la directive CSRD.

Développer une stratégie avant de passer à l’action

“Il y a un an, le conseil de direction a fait procéder à un important exercice stratégique dont la question centrale était : comment préparer l’avenir ?”, explique Jan. “La durabilité a toujours été un pilier important de notre politique mais notre ambition est de devenir leader dans ce domaine. Nous avons engagé un consultant externe qui nous aide à l’élaboration et à la mise en œuvre notre stratégie de développement durable et nous conseille tout au long du processus CSRD.”

Les entreprises doivent rendre compte de leur impact environnemental sous deux angles : d’une part les questions matérielles et, de l’autre, l’analyse financière de l’impact de l’environnement sur l’organisation. “Ce second aspect concerne principalement les facteurs externes impactant négativement nos résultats. Pensez à la chaleur extrême, à la sécheresse ou aux inondations dues au changement climatique. Notez que les rapports de durabilité doivent être vérifiés par un auditeur indépendant”, précise Jan. Les sujets qu’abordent le CSRD sont à la fois vastes et profonds, nécessitant une réflexion et une préparation considérables. Coöperatie Hoogstraten est occupé à définir les points d’action. Le canevas du rapport devrait être prêt fin 2024 de manière à pouvoir démarrer dès 2025. Les entreprises devront remettre leurs premiers rapports à partir de 2026. 

Hoogstraten
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Hoogstraten

D’une initiative volontaire à une obligation légale 

Les rapports CSRD doivent être conformes à des directives européennes très claires qui s’appliquent à l’organisation dans son ensemble, c’est-à-dire à la coopérative, mais aussi à chacun de ses membres. En outre, en raison de leur taille et de leur chiffre d’affaires, certains coopérateurs doivent effectuer leur propre rapport. “Malgré la quantité de travail et sa complexité, nous sommes positifs à l’égard du CSRD”, assure Jan. “Voilà plus de 15 ans que la durabilité est au centre de notre réflexion et nos producteurs développent depuis des années des initiatives visant à réduire leur impact. En fait, nous passons d’un cadre volontaire à un cadre légal.”

La coopérative est confrontée à un autre défi : les clients retailers sont dans le même bateau car, eux aussi, doivent se conformer aux directives, une situation qui impose des exigences à toute la chaîne commerciale. “On peut parler d’une réaction en chaîne au sein de laquelle tous les maillons sont interdépendants pour atteindre les objectifs”, souligne Jan. “Si les grands acteurs s’adressent directement à des producteurs individuels ou s’intéressent à une culture spécifique, cela pose des problèmes. Pour une coopérative dotée d’un système d’accompagnement des ventes, il serait plus logique de partager les moyennes sectorielles plutôt que de descendre au niveau individuel. Nous voulons évidemment coopérer avec le retail, mais nous devons aussi tenir compte des possibilités de nos producteurs.”

Nous sommes demandeurs de plus d’écologie et nous faisons de gros efforts en sens depuis des décennies. Les résultats sont excellents et nous n’avons absolument aucune envie de manquer ce train. 

Emballages et consommation d’énergie sous la loupe

Exemple concret de directive, l’emballage : les produits pesant moins de 1,5 kg ne peuvent plus être emballés dans du plastique et Coöperatie Hoogstraten a montré la voie avec ses emballages en carton pour les fraises. Mais cela ne s’applique pas nécessairement à tous les produits. “Nous sommes déjà passés au carton pour de nombreux produits même si, à la demande du client, nous pouvons encore utiliser du rPET (polyéthylène téréphtalate recyclé)”, explique Jan. “Pour les tomates, nous travaillons actuellement sur l’emballage Ravenwood avec couverture protectrice en carton. La banderole en carton pour les poivrons tricolores est un autre bon exemple de notre engagement.”

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Tout ce qui a trait à l’exploitation est également soumis aux directives, la consommation d’énergie étant une mesure clé. “Nombre de nos produits sont cultivés dans des serres chauffées. Pour réduire notre empreinte, voilà près de 20 ans que nous avons largement opté pour la cogénération. Il s’agit de produire efficacement de la chaleur et de l’électricité en un seul processus, de sorte d’optimiser l’utilisation du combustible. L’électricité excédentaire produite pendant la croissance des fruits et légumes est généralement injectée dans le réseau public pendant les heures de pointe. Non seulement cela permet de bénéficier d’un approvisionnement énergétique stable et fiable mais cela facilite la transition vers davantage d’énergie solaire et éolienne. Nos producteurs explorent d’autres alternatives, comme la géothermie et la récupération de la chaleur résiduelle des industries environnantes. Force est de constater une grande différence avec les Pays-Bas où la transition énergétique fait l’objet d’une approche programmée. Il faudrait qu’en Belgique aussi nous disposions d’un cadre politique solide pour prendre des mesures en ce sens.”

La coopérative obtient d’excellents résultats dans plusieurs domaines : le volet social, la sécurité alimentaire et la consommation d’eau. Elle y investit beaucoup et ses efforts portent leurs fruits.

De précurseur à leader

Dans l’ensemble, Jan est satisfait de l’avancement du projet CSRD. “Nous sommes demandeurs de plus d’écologie et nous faisons de gros efforts en sens depuis des décennies. Les résultats sont excellents et nous n’avons absolument aucune envie de manquer ce train. Mieux, nous voulons être leader. Mais pour y arriver, il faudra que toutes les parties prenantes travaillent ensemble. Le gouvernement doit être attentif à nos besoins pour atteindre les objectifs. Notre mission a toujours été de produire des aliments sains et sûrs tout en préservant notre environnement pour les générations à venir. La durabilité est au cœur de toutes les activités de la coopérative. Je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons aller plus vite et plus loin.”

Den Berk Délice, producteur de savoureuses tomates et de légumes à grignoter

À l’image de Coöperatie Hoogstraten, Den Berk Délice souhaite désormais inscrire ses initiatives en matière de développement durable dans le cadre de la législation CSRD. Partenaire du retail, l’entreprise entend assumer sa responsabilité tout au long de la chaîne de valeur. 

Den Berk Délice
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Den Berk Délice

Quelques priorités stratégiques :

  • Augmenter la consommation d’aliments sains.
  • Produire avec le moins d’impact possible sur l’environnement, dans un cadre de travail agréable et sûr. 
  • Investir dans des partenariats durables et à long terme.
  • Améliorer et innover en permanence pour rester à la pointe du secteur. 

L’entreprise vise à :

  • lancer un concept innovant tous les 2 ans ; 
  • réduire la consommation de gaz de 30 % d’ici 2030 ;
  • porter à 400 le nombre de logements pour les travailleurs saisonniers d’ici 2028 ;
  • mener plus de 150 essais de variétés en interne.