Certaines entreprises spécialisées dans la charcuterie, à l’instar d’Aoste, misent désormais sur une gamme végétarienne. Faut-il suivre le pas ou au contraire s’en écarter ? La question n’est pas véritablement tranchée.
La question divise le secteur. Un producteur de charcuterie doit-il investir dans le vegan et donc scier la branche sur laquelle il est assis ? “Oui”, estime notamment Aoste, probablement l’exemple le plus parlant d’un fleuron de charcuterie, né en France dans les années 70, qui décidait voici quatre ans de développer une gamme pour les végétariens. Chez Delhaize, l’entreprise propose des tranches végétariennes à base de blanc d’œufs, d’eau, d’huile de tournesol, de sel ou encore de fibre de bambou. Le produit a clairement nécessité de nombreuses recherches mais le résultat visuel est bluffant. La décision d’Aoste de se tourner vers le vegan n’est pas anodine. Premièrement, la charcuterie vegan, donc non préparée à base de produits animaux, est en croissance chaque année. Nuançons toutefois : elle représente aujourd’hui moins de 1% de parts de marché dans le retail belge. Cette part de marché dépassera-t-elle les 10 % dans les prochaines années ? Difficile à dire, selon les acteurs du secteur. “Nous sommes toujours en questionnement par rapport à la question du vegan et nous analysons les chiffres de près pour voir comment nous devrons réagir à l’avenir ”, souligne Javier Latorre, pour El Pozo.
Dans quel rayon placer la charcuterie vegan ?
Autre question, elle aussi en débat : où placer l’assortiment de charcuterie vegan ? “Chez Delhaize, nous avons pour l’instant choisi de placer les produits végétariens et vegan dans un rayon à part”, évoque Roel Dekelver. “Nous sommes toujours en questionnement à ce sujet car la demande évolue, tout comme l’offre. Nous avons d’ailleurs fait des tests pour mélanger le végétarien avec la viande. Nous souhaitons aussi pouvoir toucher les flexitariens, dans quel cas un mélange entre produits végétariens et traditionnels serait opportun. Nous étudions la question.” Du côté de Carrefour aussi, la charcuterie végétarienne est placée dans un rayon spécifique, mais la question est loin d’être tranchée. “Il n’est pas impossible que l’on change également notre stratégie, tout simplement parce que l’offre évolue et que nous devons nous adapter avec les consommateurs”, souligne Siryn Stambouli, porte-parole de Carrefour. Il faut dire que ce qui complique l’équation, c’est l’évolution du rayon est des acteurs. Certaines marques sont uniquement actives dans le rayon végétarien alors que d’autres sont actives dans les deux segments.
Gondola Magazine
Cet article a été publié dans l'édition d’octobre du Gondola Magazine. Curieux de lire d'autres articles ? Abonnez-vous vite !