Emy Elleboog
- Photo-reportage : 17.000 mètres carrés dédiés à la différence
- Franchise : “Il y a toujours de la place pour l'esprit d'entreprise”
- Dossiers : Sauces chaudes, fromage, charcuterie, produits de fin d’année
Emy Elleboog
A l'aube de 2023, notre rédaction a invité une série de commerçants à nous livrer leur sentiment sur l'état du marché et ses difficultés à partir de leur expérience du terrain. Pour ces témoins, la réalité du commerce est d’abord celle de leur(s) propre(s) commerce(s). Quelle fut leur expérience de cette année 2022 mouvementée ? Quels espoirs nourrissent-ils pour 2023 ? C'est Jan Peeters, administrateur délégué du groupe Peeters-Govers, qui ouvre le bal...
2022 a confirmé ce que je voyais évoluer depuis des années : la vitesse des cycles. Le coronavirus a été ‘oublié’ début mars, et autant la distribution alimentaire était le secteur de prédilection pour investir en 2020 et 2021, la conjoncture s’est immédiatement retournée en 2022 en raison des préoccupations liées à l’inflation et l’énergie. L’immobilier commercial a, en tant que produit d’investissement, immédiatement perdu de sa valeur pour les supermarchés, la presse a cru trouver un nouveau cancre dans la classe et les cours des actions ont été mis sous pression. Ce même sentiment de vitesse cyclique me fait espérer un redressement rapide de la situation actuelle dès l’été 2023. Après tout, à court terme, l’effet positif de notre indexation automatique des salaires est de préserver le pouvoir d’achat et la confiance des consommateurs. À long terme, je crains des effets plus néfastes : notre approvisionnement devra de plus en plus se faire à l’étranger parce que la production y est moins chère, et le shopping frontalier pourrait devenir plus lucratif en raison d’une moindre augmentation des coûts de la main-d’œuvre à l’étranger. Le principal problème du retail, aujourd’hui ? La difficulté de trouver et conserver un bon personnel. Dans notre organisation, le problème est plutôt gérable, mais j’entends des sons de cloches plus préoccupants ailleurs. Le fait de devoir mettre en permanence des employés ‘en réserve’ pour remplacer les futurs départs (sûrs et certains), celui de devoir former en permanence de nouveaux collaborateurs et de devoir faire des concessions sur leur rendement ‘juste pour pouvoir ouvrir les portes’ l’emporte sur l’équivalent budgétaire des 2 à 4 employés supplémentaires que les prix temporaires de l’énergie représentent. La pénurie d’employés est une menace absolue pour la qualité du commerce.
Cet article a été publié dans notre édition spéciale de Gondola Magazine. Curieux de lire d'autres articles ? Abonnez-vous vite !
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